L’armée chinoise dit avoir mené un exercice d’assaut amphibie en face de Taïwan

Peu après la démonstration de force de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération [APL] dans les environs de Taïwan [avec plus de 150 envoyés dans la zone d’idenfication de défense aérienne de l’île en quatre jours], le ministre taïwanais de la Défense, Chiu Kuo-cheng, a estimé que, « d’ici 2025, la Chine ramènera le coût et l’usure [d’une invasion potentielle de Taïwan] à leur niveau le plus bas ». Et d’ajouter : « Elle en a la capacité aujourd’hui, mais elle ne déclenchera pas une guerre facilement, devant prendre en compte de nombreux autres éléments ».

Cependant, et alors qu’il avait jusqu’à présent répété que la « réunification » avec Taïwan se ferait de « gré ou de force », le président chinois, Xi Jinping a semblé privilégié la méthode « pacifique », lors d’un discours prononcé le 9 octobre, à l’occasion du 110e anniversaire de la révolution de 1911, qui mit un terme à la dernière dynastie chinoise.

« Réaliser la réunification de la patrie par des moyens pacifiques est dans l’intérêt général de la nation chinoise, y compris des compatriotes de Taïwan […]. La réunification de notre pays peut être réalisée et le sera », a en effet déclaré M. Xi, martelant que « la question de Taïwan est une affaire purement interne à la Chine ». Et d’insister : « Nul ne doit sous-estimer la forte détermination […] du peuple chinois à défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale ».

Cela étant, via le réseau social Weibo, le journal officiel de l’APL, a fait valoir, ce 12 octobre, que la « tâche historique de la réunification complète de la patrie doit être accomplie » et qu’elle « le sera ». Et d’assurer que l’APL a une « volonté ferme, une confiance totale et la capacité suffisante pour contrecarrer toute ingérence extérieure et l’indépendance de Taïwan ».

La veille, sur le même canal, l’APL a affirmé avoir effectué des exercices d’assaut amphibie [un débarquement, nldr] sur des plages situées dans le sud de la province du Fujian, laquelle fait face à Taïwan. Ces manoeuvres ont duré « plusieurs jours », a-t-elle indiqué, sans préciser la date à laquelle elles ont eu lieu.

Les troupes impliquées, qui relèvent toutes du 73e groupe d’armées, ont été « divisées en plusieurs vagues pour s’emparer de la place et mener des actions de combats à différentes étapes », a ajouté l’APL, qui n’a pas donné le détail des moyens engagés dans ces manoeuvres.

Le 73e groupe d’armées, dont l’état-major est installé à Xianmen, compte au moins deux brigades spécialisées dans l’assaut amphibie [infanterie de marine], une brigade « lourde », une brigade légère, une brigade mécanisée ainsi que plusieurs unités de forces spéciales.

Pour rappel, les capacités d’assaut amphibie chinoises reposent sur les navires de type 071 [et bientôt de type 075, encore plus imposants] et des embarcations de débarquement sur coussin d’air de type 726 [qui sont l’équivalent du LCAC américain, ndlr]. Les forces débarquées disposent notamment de chars de type 96.

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