Les forces terrestres russes et algériennes engagées pour la première fois dans un exercice conjoint en Ossétie du Nord

Dans le domaine militaire, l’Algérie et la Russie entretiennent des relations très étroites et anciennes, en particulier au niveau des équipements, le complexe militaro-industriel russe étant le premier fournisseur de l’Armée nationale populaire [ANP] algérienne. Ainsi, selon le Stockholm International Peace Research Institute [SIPRI], le montant des acquisitions d’armements d’Alger auprès de Moscou a augmenté de 64% entre 2016 et 2020.

En revanche, et malgré des équipements communs, la coopération opérationnelle entre les forces russes et algériennes était jusqu’à présent inexistante. Ce n’est plus le cas désormais.

En effet, depuis le 3 octobre, 80 militaires de l’ANP prennent part à un exercice organisé sur le polygone de Tarskoïe, en Ossétie du Nord par le ministère russe de la Défense, lequel a mobilisé, pour l’occasion, autant de soldats issus d’unités de l’infanterie motorisée de la 58e armée, basée dans le nord du Caucase.

Il s’agit des premières manoeuvres réunissant les forces russes et algériennes.

La tenue de cet exercice avait été annoncé en avril dernier par Moscou. À l’époque, il fut avancé qu’il porterait sur des « actions tactiques pour rechercher, détecter et détruire des groupes armés illégaux ». Un domaine que l’ANP connaît bien, après des années de lutte contre le Groupe islamique armée [GIA], puis le Groupe salafiste pour la prédication et le combat [GSPC] et, enfin, al-Qaïda au Maghreb islamique [AQMI], dont le chef, Abdelmalek Droukdel, a été tué dans le nord du Mali par la force française Barkhane, en juin 2021.

Justement, cet exercice russo-algérien est organisé alors que le Mali ne cache plus son intention de recourir aux services de la société militaire privée [SMP] russe Wagner, proche du Kremlin, et qu’Alger a interdit l’accès de son espace aérien aux avions militaires français se rendant au Sahel, afin de protester contre des propos tenus par le président Macron.

En outre, et dans le même temps, l’Algérie et le Maroc connaissent de vives tensions, Alger ayant reproché à Rabat de soutenir le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie [MAK], récemment classé parmi les organisations terroristes par les autorités algériennes.

Quoi qu’il en soit, la semaine passée, le général Said Chanegriha, le chef d’état-major de l’ANP, a fait valoir que l’Algérie doit être « capable de jouer pleinement son rôle indéniable en tant que puissance régionale, crainte de ses ennemies, lui assurant en permanence une supériorité stratégique dans la région ».

Quant à l’exercice actuellement en cours en Ossétie du Nord [et qui doit durer une semaine], le ministère russe de la Défense a expliqué, ce 5 octobre, que les militaires algériens ont été formés aux pratiques russes en matière « de radioprotection, de protection chimique et biologique » et qu’ils ont effectué leurs premiers tirs avec le nouveau fusil d’assaut AK-12.

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