Le porte-hélicoptères japonais JS Izumo va tester sa capacité à mettre en oeuvre des F-35B

N’ayant plus de porte-avions depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon est sur le point de récupérer une telle capacité via la transformation de ses deux « destroyers porte-hélicoptères » JS Izumo et JS Kaga, l’idée étant de leur permettre d’embarquer des avions de combat dits de 5e génération F-35B, à décollage vertical et à atterrissage court [ADAC ou STOVL].

Seulement, modifier un navire qui n’a pas été initialement conçu pour mettre en oeuvre des chasseurs-bombardiers commme le F-35B n’est pas simple. Cela suppose d’appliquer sur son pont d’envol un revêtement capable de résister aux fortes températures produites par le réacteur de l’avion, accroître les capacités de stockage en caburant ou encore aménager des souts à munitions plus vastes. Enfin, il faut également prévoir des espaces pour assurer la maintenance des appareils.

Quoi qu’il en soit, le JS Izumo a partiellement été modifié à de telles fins. Seulement, le premier des 42 F-35B commandés par le ministère japonais de la Défense ne sera livré par Lockheed-Martin qu’en 2023… Aussi, pour valider les moditifications apportées à ce navire, il a été fait appel à l’US Marine Corps [USMC]. C’est en effet ce qu’avait indiqué son commandant, le général David Berger, le 1er septembre dernier.

« D’ici novembre, des F-35B de l’USMC embarqueront sur l’un des deux destroyers d’hélicoptères de classe Izumo », avait-il en effet annoncé, lors du « Maritime Security Dialogue », organisé par le Center for Strategic & International Studies.

Dans un communiqué publié le 30 septembre, le ministère japonais de la Défense a fait savoir que JS Izumo embarquerait des F-35B pour des essais devant être menés du 3 au 7 octobre. Le navire est d’ailleurs arrivé à Iwakuni, où sont basés les Marine Fighter Attack Squadron [VMFA] 121 et 242 de l’USMC. Et ce sera un événement puisqu’aucun bâtiment japonais n’a mis en oeuvre un avion de combat [américain qui plus est!] depuis 76 ans.

Dans une perspective un peu plus lointaine, on peut imaginer que la marine japonaise prenne part aux « opérations maritimes distribuées » de son homologue américaine.

Ce concept vise à disséminer différents moyens dans une large zone afin qu’ils soient plus difficilement repérables par l’adversaire, puis de les réunir au moment de passer à l’action afin de disposer de la puissance de feu nécessaire pour faire la différence.

En août, le porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth, qui met également en oeuvre des F-35B, s’y est essayé lors des manoeuvres LSGE [Large Scale Global Exercice]. Ainsi, des avions de groupe aérien embarqué ont apponté sur le navire d’assaut amphibie USS America pour faire le plein et se réarmer, ce qui leur a permis de poursuivre leur mission en mer des Philippines.

Une telle manoeuvre sera donc également possible quand le Japon disposera de ses deux « destroyers porte-hélicoptères » transformés en porte-avions légers et de ses 42 F-35B.

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