Futur drone tactique de l’armée de Terre, le Patroller passe une étape majeure en vue de sa qualification industrielle

D’après le projet de budget 2022 récemment dévoilé par le ministère des Armées, l’armée de Terre devrait enfin recevoir ses nouveaux drones tactiques « Patroller » l’an prochain. « Enfin » car les premiers appareils, commandés à 14 exemplaires en 2016 auprès de Safran Electronics & Defense [avec 6 stations au sol, ndlr], auraient dû lui être livrés en 2018.

Seulement, l’industriel a eu quelques retards… aggravés en décembre 2019 avec la perte d’un appareil lors d’un « vol de réception industrielle ».

Or, à l’époque, le 61e Régiment d’Artillerie comptait alors recevoir un premier système de cinq drones, afin de pouvoir ensuite l’engageren opération, au sein d’un module SCORPION. Ce qui n’a donc pas été possible… deux années supplémentaires ayant été jugées nécessaires pour fiabiliser l’appareil. Ce retard s’est traduit par une rupture capacitaire, la flotte des SDTI « Sperwer » [Système de drones tactiques intérimaires] ayant été suspendues pour des raisons de sécurité.

Quoi qu’il en soit, les essais du Patroller sont encore en cours. Et, visiblement, ils sont sur la bonne voie. En effet, le 30 septembre, Safran Electronics & Defense a fait état du succès d’une campagne de vols d’essais industriels réalisée en Finlande, en présence de représentants de la Direction générale de l’armement [DGA] et de l’armée de Terre.

Ainsi, 21 vols ont été réalisés, pour un total de 76 heures. « Tous les objectifs ont été atteints : vols d’endurance de 14 heures, altitude plafond, performance de ses équipements optronique et radar, leur exploitation simultanée et en temps réel, décollage et atterrissage automatiques, conduite de mission, discrétion sonore, facilité de mise en œuvre et disponibilité », assure l’industriel.

« Marquant une étape majeure vers la qualification industrielle du SDT Patroller, cette campagne a permis de démontrer la maturité, la qualité et les capacités opérationnelles du Patroller, équipé d’une boule optronique Euroflir 410 et d’un radar de surveillance », a encore faire valoir Safran Electronics & Defense. Et de souligner que le SDT Patroller sera « l’un des premiers systèmes de drones qui sera formellement certifié suivant la norme OTAN applicable à sa catégorie ».

Cela étant, avant l’accident de décembre 2019, l’industriel avait déjà avancé que le Patroller totalisait « 220 vols à son actif » et qu’il répondait « pleinement » aux spécifications demandées [décollage et atterrissage automatique, conduite de mission, exploitation simultanée et en temps réel de ses capteurs, qualité de ses charges optronique et radar, discrétion sonore, endurance, facilité de mise en oeuvre et disponibilité, etc].

Pour rappel, affichant des performances proches de celles d’un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance], le Patroller a été conçu à partir du motoplanneur allemand Stemme S15. Pouvant emporter une charge utile de 250 kg et voler à 20’000 pieds d’altitude pendant près de 20 heures, il pourra être armé.

Par rapport au SDTI, et avec sa boule optronique gyrostabilisée pour l’observation et l’identification jour/nuit à grande distance et un radar SAR/GMTI pour détecter les cibles mobiles, le SDT Patroller incarnera un saut capacitaire majeure pour l’armée de Terre, qui a été obligée de renforcer, en conséquence, la formation de ses télé-pilotes.

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