Avec le STOD, le Service de Santé des Armées améliore encore la prise en charge des blessés au combat

Les hemorragies provoquées par un éclat ou une balle sont l’une des principales causes des décès de soldats blessés au combat. D’où les recherches menées ces dernières années pour mettre au point des dispositifs visant à arrêter au plus vite la perte de sang, comme le système XStat ou le garot jonctionnel. Mais il s’avère parfois nécessaire de procéder à une transfusion sanguine.

Pour cela, le Service de Santé des Armées [SSA], via le Centre de transfusion sanguine des Armées [CTSA], lancé régulièrement des appels aux donneurs de sang afin de pouvoir disposer de suffisamment de stock de « produits sanguins labiles » [*]. Or, il arrive parfois que ses réserves passent sous le seuil d’alerte, au point d’être insuffisantes pour soigner d’éventuels blessés sur les théâtres d’opérations.

En outre, il faut prendre en compte les incompatibilités entre donneurs et receveurs, les groupes sanguins n’étant pas tous « universels ». En effet, insiste le CTSA, seuls les donneurs de groupe O sans hémolysine et « sélectionnés selon certains critères », peuvent donner pour tous les receveurs, dans la limite d’un don tous les deux mois. « Cela représente près de la moitié des donneurs de sang », souligne-t-il.

D’où l’intérêt du STOD [sang total O déleucocyté], que le SSA vient de mettre à la disposition de ses équipes d’évacuation médicalisées sur hélicoptère déployées au Sahel.

Un tel produit présente en effet l’avantage d’être universel, ce qui fait qu’un blessé peut en recevoir que que soit son groupe sanguin.

« En situation d’isolement, lorsque les produits sanguins labiles ne sont pas disponibles en quantité suffisante, la transfusion de sang total peut constituer une alternative. Elle apporte des globules rouges, des facteurs de coagulation et des plaquettes fonctionnelles. En pratique militaire, le traitement de l’hémorragie chez le blessé de guerre repose sur la transfusion de produits sanguins [concentrés de globules rouges, plaquettes et plasma] dans les 30 minutes. Le sang total réunit tous ces éléments en un seul produit et présente l’avantage d’être plus efficace », explique le SSA.

Jusqu’à présent, ce « sang total » n’était disponible que dans un hôpital de campagne de rôle 2, c’est à dire ayant la capacité d’effectuer des interventions chirurgicales d’urgence. Or, explique l’EMA, le CTSA a récemment validé un « processus de sélection et de conservation de ce sang total afin de pouvoir le mettre à disposition dans les hélicoptères des EVM ». Ce qui permet ainsi de l’administrer au plus tôt, c’est à dire dès l’évacuation du blessé.

Désormais, les EVM engagées au Sahel maîtrisent « parfaitement l’utilisation du STOD ». Pour l’EMA, il s’agit donc d’une « avancée majeure » qui va contribuer à l’amélioration significative des « conditions de prise en charge des blessés de guerre ».

En juin le CTSA avait précisé que le STOD pouvait être conservé durant 21 jours. « Il est qualifié biologiquement comme tous les produits sanguins labiles […] en respectant les bonnes pratiques et référentiels en vigueur », avait-il avancé.

[*] Produit sanguin labile [PSL] : produit issu d’un don de sang et destiné à être transfusé à un patient

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