Dassault Aviation utilise un nouveau procédé pour produire certaines pièces métallisées du Rafale

Lors de la mission Foch, en février 2020, un Rafale Marine du groupe aérien embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle avait volé avec une pièce réalisée par impression 3D [ou fabrication additive]. En l’occurrence, il s’agissait d’un boîtier de commande de vidange des réservoirs de carburant.

Ce projet avait été préalablement validé par la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé], après l’avoir analysé via un plateau technique central [PTC] mis en place dans le cadre du contrat RAVEL [RAfale VErticaLisé] attribué à Dassault Aviation afin d’assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO] des Rafale de la Marine nationale ainsi que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace.

Une pièce peut être fabriquée par impression 3D selon plusieurs procédés différents, comme la fusion laser sur lit de poudre [PBF-LB-M], la fusion par faisceau d’électrons [PBF-E], le dépôt de matière sous flux d’énergie concentrée [DED] et la projection dynamique à froid [Cold Spray].

Ainsi, pour maintenir ses avions de 5e génération F-22A Raptor en état de vol, l’US Air Force produit elle-même des pièces par fusion laser sur lit de poudre.

Cela étant, de tels procédés peuvent être intéressants dès la fabrication de l’avion. Ainsi, depuis peu, Dassault Aviation y a recours pour produire certaines pièces du Rafale à son usine de Mérignac. C’est en effet ce que révèle l’industriel dans le dernier numéro de son magazine interne.

Jusqu’alors, Dassault Aviation utilisait une méthode reposant sur le « dépôt physique en phase vapeur » pour fabriquer sept composants métallisés du Rafale. Ce procédé consiste à « arracher » des atomes d’un matériau à déposer pour ensuite les faire adhérer sur le substrat à recouvrir.

Désormais, l’avionneur a adopté la « projection dynamique à froid » [.pdf], qui consiste à utiliser un gaz chauffé et sous pression pour projeter des particules de poudre métallique à des vitesses supersoniques [jusqu’à 1200 mètres par seconde]. « La construction d’un dépôt dense est permise, grâce à la déformation plastique des particules impactant le support à grande vitesse », explique Dassault Aviation.

Ce procédé a commencé à être évalué par le centre de développement exploratoire [CDE] de l’industriel en 2015, avec l’acquisition d’un moyen « cold spray » basse pression.

Puis, à l’issue d’une phase de qualification, « il a été décidé d’appliquer cette technologie sur le Rafale, afin de répondre à un besoin de métallisation sur sept pièces par avion, et ainsi permettre un traitement conre la corrosion, tout en assurant la conductivité électrique entre les éléments assemblés », relate Dassault Aviation.

La production des premières pièces de série via ce procédé a commencé en février 2021. Par rapport à la technologie utilisée précédemment, la projection dynamique à froid réduit de 40% le temps des cycles et les coûts de 30%.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]