Mer de Chine méridionale : Pékin aurait déployé des radars capables de détecter les avions furtifs F-35C de l’US Navy

Après avoir pris part aux manoeuvres « Large Scale Exercise 2021 » au côté du groupe aéronaval britannique formé autour du HMS Queen Elizabeth [CSG 21], le porte-avions américain USS Carl Vinson a mis le cap vers la mer de Chine méridionale, où, pour appuyer ses revendications territoriales, Pékin y a déployé des capacités de d’interdiction et de déni d’accès [A2/AD], en particulier dans les archipers Spratleys et Paracel.

Dans un communiqué diffusé le 10 septembre, l’US Navy a expliqué que la mission de l’USS Carl Vinson et de son escorte consistait à défendre la liberté de navigation, et donc « la sécurité et la stablité dans la région ».

Pour rappel, quand il a appareillé de San Diego, début août, le porte-avions américain a embarqué, pour la première fois, dix avions de 5e génération F-35C du Strike Fighter Squadron [VFA] 147 « Argonauts ». Et, par rapport aux déploiements précédents, son groupe aérien compte sept E/A-18 Growler de guerre électronique [contre cinq habituellement] et cinq appareils de guet aérien E-2D Hawkeye [au lieu de quatre, ndlr]. En outre, en comptant les F/A-18 Super Hornet, l’USS Carl Vinson compte 67 aéronefs au total.

Ces moyens supplémentaires en matière de guerre électronique, de détection et de commandement & contrôle [C2], combinés aux capacités du F-35C [fusion de données, furtivité] « maintiendra le groupe aéronaval en sécurité » en lui donnant la possibilité de « détecter et de détruire les capteurs de l’adversaire » avant d’être repéré par ce dernier.

Justement, commentant le déploiement du groupe aéronaval américain en mer de Chine méridionale dans les colonnes du Global Times, proche du Parti communiste chinois [PCC], un expert militaire, Fu Qianshao, a laissé entendre que l’Armée populaire de libération [APL] a déployé un « certain nombre de systèmes radar anti-furtivité, de sorte que le F-35C peut être détecté ».

« La Chine est tout à fait capable de faire face à de telles provocations. L’APL ne peut pas être vaincue dans les limites de la deuxième chaîne d’îles », a assuté M. Fu.

Pour rappel, la « seconde chaîne d’îles » englobe l’île Bonin et les îles Marshall, dont Guam, quand la première relie les îles Ryuku, Taiwan, le nord des Philippines et Bornéo.

Cependant, l’analyste chinois n’a pas précisé le type des radars « anti-furtivité » qui auraient été déployés par l’APL. Toutefois, en avril, le groupe public China Electronics Technology Group a dévoilé le YLC-8B, un radar de surveillance « anti-furtivité » à longue portée en bande UHF 3D. Mais il n’est pas dit qu’il soit déjà en service.

En revanche, l’APL a peut être déployé le SLC-7, un radar de surveillance 3D en bande L, doté d’une antenne active et ayant une portée maximale de 400 km. Ce modèle, qui serait en mesure de détecter des avions furtifs, a fait sa première apparition lors de l’édition 2016 du « China air Show ». À l’époque, il n’était pas encore entré en production.

Par ailleurs, il a récemment été fait grand cas du radar actif à réseau phasé à très haute fréquence de type JY-27 qui, de conception chinoise, aurait été en mesure de détecter des F-22A Raptor, l’avion furtif de supériorité aérienne de l’US Air Force.

Selon les médias chinois, il aurait en effet repéré l’un de ces appareils qui effectuait une liaison entre la Corée du Sud et le Japon [mais sans doute emportait-il des réservoirs externes, ce qui aurait facilité la tâche…]. En mai, il a été avancé qu’un JY-27 mis en oeuvre par l’armée vénézuélienne aurait détecté un F-22A Raptor évoluant à proximité de l’espace aérien du Venezuela. Ce qui n’a jamais pu être confimé.

Cela étant, en janvier 2019, il fut rapporté que l’un des cinq radars JY-27 vendus par la Chine à la Syrie avait été détruit par une frappe israélienne. C’est, en tout cas, ce qu’avait suggéré l’imagerie satellitaire à l’époque. Une source militaire avait alors affirmé, sans livrer de détails, que le système syrien avait été visé par un F-35I « Adir ». Et l’état-major israélien s’était refusé à tout commentaire.

Quoi qu’il en soit, la technologie qui est probablement la plus prometteuse pour la détection d’aeronefs furtifs est celle des radars « passifs hybrides ».

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