Le sous-marin sud-coréen Dosan Ahn Chang-ho a tiré son premier missile balistique avec succès

En juillet, il fut avancé que, fin 2020, la Corée du Sud avait procédé, avec succès, au lancement d’un engin balistique mer-sol depuis une barge immergée, dans le cadre de son programme KSS-III, lequel vise à doter ses forces navales de quatre nouveaux sous-marins d’attaque d’environ 3’360 tonnes, dotés chacun de six systèmes de lancement vertical [VLS]

Puis, le 13 août, le premier navire de la série, le Dosan Ahn Chang-ho, a officiellement été remis à la marine sud-coréenne [RoKN, Republic of Korea Navy], celle-ci ayant prévu de le mettre en service en 2022, soit après la validation de ses capacités opérationnelles.

Visiblement, il n’est pas question de perdre de temps. En effet, selon l’agence de presse Yonhap, le sous-marin Dosan Ahn Chang-ho a tiré, avec succès, son premier missile balistique, faisant ainsi de la Corée du Sud le huitième pays à posséder une telle capacité.

À noter que la Corée du Nord a déjà réussi à lancer des missiles balistiques depuis une plateforme immergée. En janvier dernier, lors du 8e Congrès du Parti des travailleurs, elle avait dévoilé le Pukguksong-5ㅅ, le dernier né d’une « famille » de missiles mer-sol, destiné à un sous-marin de type Romeo [d’origine soviétique, ndlr], modifié en conséquence. Les performances de cet engin ne sont pas connues.

Cela étant, le ministère sud-coréen de la Défense a refusé de confirmer officiellement le tir effectué par le Dosan Ahn Chang-ho, lequel aurait été effectué la semaine passée. « Notre armée s’assure des moyens militaires avancés de haute puissance pour garantir la paix sur la péninsule coréenne en construisant de fortes capacités militaires, et projette de continuer de les développer », a-t-il simplement commenté, sans plus de détails.

Doté d’une charge militaire conventionnelle, le missile balistique mer-sol qui a ainsi été lancé serait une variante du Hyunmoo-2B, un engin sol-sol d’une portée de 500 km. Il aurait reçu le nom de « Hyunmoo 4-4 ».

Dans sa demande de budget pour l’exercice fiscal 2022 [d’un montant de 55’230 milliards de wons, soit 40,18 milliards d’euros], le ministère sud-coréen de la Défense a fait part de son intention de mettre au point des missiles dotés d’une « puissance destructrice considérablement améliorée ».

« Nous développerons des missiles plus puissants, à plus longue portée et plus précis afin de renforcer la dissuasion et d’instaurer la sécurité et la paix dans la péninsule coréenne », a-t-il en effet déclaré, via un communiqué.

Pour rappel, face aux progrès des capacités militaires de la Corée du Nord, Séoul a obtenu de Washington la levée des « lignes directrices » qui, imposées depuis la fin des années 1970, limitaient les performances de ses missiles.

« Nous avons depuis longtemps acquis suffisamment de technologies et de savoir-faire pour développer des missiles à plus longue portée, mais nous n’avons pas été en mesure de les fabriquer en raison des directives sur les missiles », avait souligné Nam Se-gyu, ancien patron de la DAPA, l’agence sud-coréenne de l’armement, en mai dernier.

Le développement de missiles balistiques occupe une place prépondérante dans la politique de défense sud-coréenne, laquelle reposer sur trois piliers : la défense antimissile [KAMD, pour Korea Air and Missile Defense System], la mise en réseau des moyens de frappe avec ceux du renseignement [Kill Chain] afin de détruire les sites de lancement nord-coréens à titre préventif, et, le cas échéant, des frappes massives contre le Nord [KPMR pour Korea Massive Punishment and Retaliation].

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