Des avions F-35B de l’US Marine Corps vont être affectés à bord d’un porte-hélicoptères japonais

Durant la Seconde Guerre Mondiale, le Japon fut une puissance aéronavale de premier plan. Ce qu’il n’est plus depuis. Cependant, en 2018, le ministère japonais de la Défense confirma son intention de modifier les « destroyers porte-hélicoptères » JDS Izumo et JDS Kaga afin de leur permette d’embarquer des avions de combat F-35B [à décollage court et à atterrissage vertical / STOVL], dont 42 exemplaires devaient alors être commandés auprès des États-Unis.

Lors de la mise en service du JDS Izumo, qui était alors le navire le plus imposant de la marine japonaise, avec ses 27’000 tonnes à pleine charge, Pékin avait protesté avec vigueur, considérant qu’un tel bâtiment allait être susceptible d’accueillir d’autres aéronefs que des hélicoptères et que, par conséquent, il allait « changer l’équilibre militaire » dans la région. Équilibre déjà modifié avec les deux porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL], laquelle en attend un troisième…

Cela étant, le ministère japonais de la Défense assura que la modification de ses deux « destroyers porte-hélicoptères » consisterait surtout à en faire des navires « à usage multiple » et qu’ils seraient « occasionnellement » utilisés comme porte-avions. « Nous pensons y affecter des avions de combat uniquement lorsque cela sera nécessaire », avait-il expliqué à l’époque.

Modifier un porte-hélicoptère – ou plutôt un navire d’assaut amphibie – en porte-avions susceptibles d’accueillir des avions de combat de type STOVL n’est pas une mince affaire. Il faut en effet aménager des soutes à munitions plus vastes ainsi que des capacités de stockage du carburant plus importantes. Et cela suppose également d’appliquer, au niveau du pont d’envol, un revêtement capable de résister à la chaleur dégagée par le réacteur du F-35B.

Quoi qu’il en soit, il aura fallu plus d’un an pour effectuer la première phase de la modification du JDS Izumo, celui-ci étant désormais en mesure d’embarquer des F-35B depus juin. Une seconde phase, prévue en 2024, visera à modifier sa proue, cette dernière devant prendre une forme rectangulaire pour faciliter les opérations aériennes.

Seulement, les forces d’autodéfense japonaises ne disposant pas encore de F-35B, le JDS Izumo embarquera des appareils… de l’US Marine Corps. L’annonce en a faite le 1er septembre, par le général David Berger, son chef d’état-major.

« D’ici novembre, des F-35B de l’USMC embarqueront sur l’un des deux destroyers d’hélicoptères de classe Izumo », a en effet indiqué le général américain, à l’occasion du « Maritime Security Dialogue », organisé par le Center for Strategic & International Studies.

En clair, il s’agit de réaliser le même type « d’échange » que les Marines ont fait avec la Royal Navy, un de leur escadron de F-35B ayant pris place à bord du porte-avions HMS Queen Elizabeth.

Pour les forces japonaise, l’objectif est sans doute de se réapproprier progressivement des savoir-faire qu’elles ont perdus depuis près de 80 ans, en profitant de l’expérience de l’USMC.

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