Le ministère japonais de la Défense réclame une nouvelle hausse de son budget

Depuis que le Parti libéral démocrate [PLD] est au pouvoir, le Japon a non seulement constamment augmenté ses dépenses militaires mais aussi revu et corrigé sa Constitution – d’essence pacifiste – pour faciliter le déploiement de ses troupes à l’étranger.

Cette politique du Japon en matière de défense s’explique par les activités nucléaires de la Corée du Nord [qui développe également de nouveaux missiles balistiques] et les différends territoriaux avec la Chine, en particulier au sujet des îles Senkaku. Ce qui se traduit par une importante activité militaire chinoise près de l’archipel. Activité qui épuise par ailleurs le potentiel des forces aériennes d’autodéfense nippones, d’autant plus que ces dernières doivent aussi tenir à l’oeil celle de leurs homologues russes.

Cette année, le ministère japonais de la Défense a fait savoir qu’il demanderait une nouvelle hausse de ses crédits pour le prochain exercice fiscal, qui commencera le 1er avril 2022, en souligant que « le contexte sécuritaire s’aggrave à une vitesse sans précédent ».

En effet, il est question d’un budget de 5’480 milliards de yens [soit 42,2 milliards d’euros], soit un montant légèrement inférieur à celui qu’il avait réclamé l’an passé [5’490 milliards de yens, ndlr]. Cette hausse [+2,9%] doit notamment permettre de financer l’achat de 12 avions de combat F-35 [dont quatre F-35B], le renforcement des capacités navales [avec un sous-marin supplémentaire], cybernétiques, spatiales et antimissiles, la modernisation des F-15 ou encore le développement du chasseur de 5e génération F-X.

Seulement, l’an passé, le Parlement nippon ne donna pas entièrement satisfaction au ministère de a Défense lors de l’examen des crédits que celui-ci demandait… Et il dut se contenter d’une enveloppe de 5’340 milliards de yens pour 2021. Qu’en sera-t-il cette fois-ci?

La progression des dépenses militaires japonaises ne suit évidemment pas le rythme de celles annoncées [officiellement] par la Chine, lesquelles se seraient élevées à 252 milliards de dollars en 2020, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [Sipri]. Pour autant, à Tokyo, on s’inquiète des visées chinoises sur Taïwan, ce qui a fait l’objet d’une mention dans le dernier livre blanc nippon sur la défense, publié en juillet dernier.

« La stabilisation de la situation à Taiwan est importante pour la sécurité nationale du Japon et la stabilité de la communauté internationale », a-t-il en effet été avancé dans ce document. « Alors que la Chine renforce rapidement sa puissance militaire, des changements dans l’équilibre des puissances militaires entre les États-Unis et la Chine pourraient éventuellement affecter la paix et la stabilité de la région indo-pacifique », lit-on dans ce livre blanc.

Et celui de conclure : « Il est nécessaire d’accorder une plus grande attention aux tendances militaires des deux pays dans des zones telles que la mer de Chine méridionale et Taïwan ».

D’où le rapprochement entre Tokyo et Taipei. Ce qui devrait se traduire par une coopération militaire appelée à se renforcer dans les années à venir, notamment au niveau maritime, les gardes-côtés japonais étant appelés à conduire des exercices avec leurs homologues taïwanais.

Par ailleurs, Taïwan a l’intention d’augmenter ses dépenses militaires de 4% pour l’exercice 2022, portant celles-ci à environ 16,8 milliards de dollars [soit l’équivalent de 2,1% du PIB].

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