Selon la Russie, la Turquie serait sur le point d’acquérir un second lot de systèmes de défense aérienne S400

Quand, en 2017, elle signa la commande de systèmes russes de défense aérienne S-400 « Triumph » pour 2,5 milliards de dollars, la Turquie engagea un bras de fer avec les États-Unis, ces derniers estimant que de tels équipements ne pouvaient qu’être incompatibles avec ceux utilisés par les pays membres de l’Otan.

Malgré les menaces de sanctions américaines et les critiques émises au sein de l’Otan, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne recula pas… Et les premiers systèmes russes furent livrés aux forces turques en juillet 2019. Aussi, la Turquie fut exclue du programme d’avions de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandé 100 appareils. Puis, en décembre 2020, au titre de la loi dite CAATSA [Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act], l’administration prit des mesures à l’encontre de l’industrie turque de l’armement.

Cela étant, les autorités turques ne cessèrent d’affirmer que les systèmes S-400 ne seraient pas connectés à ceux de l’Otan. Et de faire valoir que d’autres alliés, comme la Grèce, la Bulgarie et la Slovaquie, mettaient également en oeuvre des batteries russes de défense aérienne de type S-300 sans que les États-Unis n’y eussent trouvé à redire…

Depuis, la Turquie a, semble-t-il, fait une croix sur sa participation au programme F-35. En juin, lors d’une rencontre avec Joe Biden, son homologue américain, en marge du sommet de l’Otan, M. Erdogan a assuré qu’Ankara ne changerait pas de position.

« Au sujet des S-400, j’ai réitéré notre position au président américain. […] Nous sommes convenu d’activer nos canaux de dialogue d’une manière efficace et régulière digne de deux alliés et partenaires stratégiques et nous avons souligné la nécessité de dynamiser les mécanismes existants de coopération et de consultation régionale », avait déclaré M. Erdogan, à l’époque.

Et cela d’autant plus que la Turquie envisage l’acquisition d’un second lot de systèmes S-400 « Triumph ». Le 23 août, en marge du forum de l’armement « Armée 2021 », qui se tient actuellement dans les environs de Moscou, Alexandre Mikheev, le directeur général de Rosoboronexport, l’agence russe chargée des exportations d’équipements militaires, a assuré que les négociations concernant cette nouvelle commande turque étaient entrées dans leur phase finale.

« Quant au système S-400, les consultations se poursuivent. Je pense que […] dans un avenir proche, nous allons signer un contrat », a ainsi affirmé M. Mikheev, alors qu’il était interrogé sur les discussions avec la Turquie sur la livraison de batteries de défense aérienne supplémentaires.

Seulement, le propos du directeur général de Rosoboronexport a été dementi par un responsable turc – anonyme – auprès de Middle East Eye. Et celui-ci a parlé d’une « opération de désinformation » et d’une « déclaration trompeuse » visant à mettre la Turquie dans l’embarras alors que ce pays connaît des difficultés économiques et tente de régler ses différends avec les États-Unis.

« Il n’y a aucune évolution dans les discussions pour aquérir un second lot de systèmes S-400. Les Russes essaient d’empoisonner [nos] relations avec les États-Unis », a ainsi affirmé ce responsable turc.

Photo : S400

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