Le premier A400M allemand envoyé à Kaboul n’a pu évacuer que sept personnes

Maintenant que les talibans contrôlent de Kaboul, les services diplomatiques de plusieurs pays occidentaux, à commencer par ceux des États-Unis, ont été relocalisés à l’aéroport de la ville, où affluent de nombreux civils afghans craignant d’être menacés par les nouveaux maîtres du pays. Ce qui, dans la journée du 16 août, a donné lieu à un chaos indescriptibles, des avions militaires dépêchés sur place ayant été pris d’assaut par des candidats à l’exil.

Ainsi, un C-17 Globemaster III de l’US Air Force [indicatif : Reach 871], conçu pour embarquer 150 parachutistes, a dû prendre compte 640 civils afghans [le chiffre de 800 passagers été avancé dans un premier temps, avant d’être démenti par le Pentagone, ndlr].

« L’équipage n’avait pas l’intention de prendre une charge aussi importante. Mais des Afghans paniqués, qui avaient été autorisés à partir, se sont hissés sur la rampe entrouverte du C-17. Au lieu d’essayer de les forcer à descendre de l’avion, il a pris la décision de partir », a-t-il été expliqué, rapporte Defense One.

Sur les réseaux sociaux, on a pu voir un C-17 au décollage être assailli par des centaines de jeunes hommes, ceux-ci essayant de s’accrocher à l’appareil. Plus tard, des vidéos ont montré des corps tombant d’un avion [était-ce ce C-17?] prenant de l’altitude. [à noter que le Pentagone n’a pas confirmé l’authenticité de ces images pour le moment].

Quoi qu’il en soit, assurant la sécurité de l’aéroport de Kaboul, les forces américaines ont temporairement interrompu les vols par mesure de sécurité.

C’est donc dans ce contexte qu’un premier avion de transport A400M « Atlas » de la Luftwaffe, s’est posé à Kaboul pour évacuer des ressortissants allemands ainsi que d’anciens employés de la Bundeswehr lors de son engagement en Afghanistan ainsi que des civils afghans susceptibles de subir des représailles de la part des talibans. En tout, selon Berlin, il est question d’assurer l’évacuation de 10’000 personnes, ce qui nécessitera la mobilisation de 600 soldats. Le Bundestag aura à se prononcer formellement sur cette opération lors d’une session extrardinaire qui se tiendra le 18 août.

Seulement, la première mission de cet A400M de la Luftwaffe aura été compliquée : confirmant une information du RedaktionsNetzwerk Deutschland [RDN], le gouvernement allemand a admis que seulement sept personnes avaient pu être évacuées de Kaboul [un A400M peut embarquer 116 parachutistes, ndlr].

« Seules sept personnes ont pu embarquer car l’avion devait redécoller rapidement. L’admission d’autres personnes dans la partie civile de l’aéroport n’a pas été rendue possible par les partenaires exerçant la responsabilité de la sécurité », a expliqué un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.

« La situation à l’aéroport de Kaboul est très chaotique, dangereuse et complexe. Nous avions très peu de temps, nous n’avons donc embarqué que des personnes qui étaient sur place », a confirmé Annegret Karren-Bauer, la ministre allemande de la Défense.

Dans le détail, la Bundeswehr va installer un « hub » à Tachkent [Ouzbékistan], d’où deux A400M feront la navette avec Kaboul. Puis deux autres avions [un troisième A400M doté d’un kit sanitaire et un Airbus A310] feront la liaison avec l’Allemagne. Un prochain vol en direction de la capitale afghane est prêt à partir… il ne lui manque plus que le feu vert des forces américaines.

Côté français, l’opération APAGAN, qui a les mêmes objectifs que la mission de la Bundeswehr, a déjà permis d’évacuer 45 personnes à bord d’un A400M de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] vers la base aérienne 104 d’al-Dhafra [Émirats arabes unis]. D’autres rotations depuis Kaboul, où des commados des forces spéciales ont été déployés, sont prévues dans les jours à venir.

« Pendant la nuit, les vols ont pu reprendre ce qui nous a permis de faire atterrir notre premier avion de transport militaire. Il a pu repartir vers Abou Dhabi où il est arrivé en fin de nuit. Cette première rotation a jeté les bases d’un pont aérien qui va multiplier les rotations dans les heures et jours qui viennent », a expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, ce 17 août, sur les ondes de RTL.

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