Les derniers avions de combat Hunter de la force aérienne libanaise vendus au canadien Lortie Aviation

Par le passé, les forces aériennes libanaises furent relativement bien équipées. Ainsi, peu après leur création, en 1949, elles ne tardèrent pas à recevoir leurs premiers avions de combat à réaction, dont 16 de Havilland Vampire et autant de Hawker Hunter fournis par le Royaume-Uni. Plus tard, elles furent dotées de 10 Fouga CM-170 Magister et de 12 Mirage III E/D livrés par la France.

Seulement, la guerre civile qui déchira le pays entre 1975 et 1990, les tensions avec Israël, l’évolution politique et les difficultés économiques eurent raison des capacités alors mises en oeuvre par les forces aériennes libanaises. Capacités qui, actuellement, reposent essentiellement sur des hélicoptères fournis par la France [Gazelle, Puma] et les États-Unis [Bell UH-1], ainsi que sur six avions d’attaque léger A-29 Super Tucano et des Cessna 208 armés de missiles air-sol AGM-114 Hellfire.

Cela étant, à la fin des années 2000, la Russie avait annoncé la livraison de 10 avions de combat MiG-29 d’occasion au Liban. Ce qui ne concrétisa pas, des hélicoptères Mil Mi-24 ayant été promis à la place. Depuis, ces appareils n’ont toujours pas été livrés.

Dans le même temps, les forces aériennes libanaises trouvèrent des ressources pour remettre en état de vol une poignée d’avions Hunter, capables de voler à une vitesse supersonique [en léger piqué]. Si ce type d’appareil affichait de bonnes performances au moment de sa mise en service, dans les années 1950, il apparaissait évidemment dépassé à l’aube des années 2010… Et ils ne restèrent opérationnels longtemps : ils furent remisés en 2014.

Pour autant, et comme en témoigne l’usage qu’en font certaines sociétés militaires privées [SMP], les Hunter peuvent encore rendre des services, que ce soit pour remorquer des cibles, tenir le rôle de plastron pour éprouver les défenses aériennes ou bien encore pour entraîner les pilotes de chasse ou former les contrôleurs aériens avancés.

Ainsi, l’entreprise Lortie Aviation, qui compte les forces françaises, américaines et canadiennes parmi ses clients, exploite à cette fin une flotte de Hunter, acquis notamment auprès de la Suisse. Depuis 2002, assure-t-elle, elle a effectué plus de 8’500 heures de vol avec ce type d’appareil.

Aussi, quand les forces aériennes libanaises ont fait part de leur intention de revendre aux enchères leurs derniers Hunter, Lortie Aviation ne pouvait qu’être intéressée.

« Les avions Hawker Hunter et les hélicoptères Sikorsky [S60, ndlr] ne sont pas opérationnels depuis de nombreuses années, faute de ressources financières pour les entretenir. Cette vente aux enchères publique sera la première étape pour restructurer notre flotte », a récemment expliqué le général Ziad Haikal, le commandant des forces aériennes libanaises, au magazine américain Defense News.

Finalement, Lortie Aviation devrait mettre la main sur cinq Hunter ayant appartenu aux forces libanaises pour un million de dollars. Le prix comprend également des pièces détachées. Ces appareils seront « utilisés pour l’entraînement de l’US Air Force. Le Hawker Hunter est un avion puissant et très maniable, et il convient à cet emploi », a fait valoir le général Haikal.

Cela étant, l’argent que les forces aériennes libanaises vont récupérer grâce à cette vente ne sera pas suffisant pour leur permettre d’acquérir de nouveaux appareils. A priori, elles seraient intéressées par l’avion d’attaque léger AT-802, proposé par le constructeur américain Air Tractor.

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