L’avion furtif chinois Chengdu J-20 engagé pour la première fois dans un exercice avec les forces russes

En juin, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait estimé que le rapprochement entre la Russie et la Chine pouvait être une source potentielle de « nouveaux dangers » pour l’Alliance.

« L’ordre fondé sur les règles, la base du multilatéralisme, est menacé. La Russie et la Chine entretiennent depuis quelque temps une collaboration de plus en plus intense, tant au niveau politique que militaire. Il s’agit d’une nouvelle dimension et d’une série de défis pour l’Otan », avait en effet expliqué M. Stoltenberg dans les colonnes du quotidien italien « La Reppublica ».

Effectivement, ces dernières années, les forces russes et chinoises ont resserré leurs liens, notamment via des exercices conjoints. Cette coopération concerne en premier lieu la région Indo-Pacifique, comme avec les manoeuvres Vostok 2018, d’une ampleur inégalée depuis la fin de la Guerre Froide. Mais pas seulement.

En effet, fin juillet, le ministère chinois de la Défense a confirma la participation de l’Armée populaire de libération [APL] à plusieurs événements entrant dans le cadre des « jeux mondiaux militaires » organisés tous les ans par les forces russes.

Des chars de Type 96 ont d’ailleurs été envoyés en Russie à cette fin. Mais on ignore la suite de leur programme, le renseignement estonien ayant évoqué une possible participation chinoise aux manoeuvres Zapad 21, qui auront prochainement lieu en Biélorussie… où des tireurs d’élite et des commandos chinois sont attendus pour prendre part aux exercice « Sniper Frontier » et « Polar Star » dans le courant de ce mois.

En attendant, l’Armée populaire de libération [APL] a donné le coup d’envoi, ce 9 août, d’un vaste exercice militaire conjoint avec son homologue russe. Une première, en Chine, depuis le début de la pandémie de covid-19.

Dans le détail, appelé « Zapad/Interaction 2021 », cet exercice, qui doit mobiliser plus de 10’000 militaires, se déroule dans la région du Ninxia [centre-nord de la Chine]. Selon le quotidien Kommersant, les soldats russes vont utiliser des armes chinoises… Ce qui serait, là encore, inédit. Proche du Parti communiste chinois [PCC], le Global Times a confirmé cette information, celui-ci ayant évoqué un « arrangement » pour le « partage de l’équipement de combat principal de l’APL avec les troupes russes ».

Cela témoigne d’un « haut niveau de coopération et de confiance mutuelle entre les militaires chinois et russes à un moment où les deux pays sont confrontés aux défis de l’évolution de la situation sécuritaire en Asie centrale suite au retrait des troupes américaines d’Afghanistan et aux menaces directes des États-Unis et de leurs alliés », ont estimé des experts militaires chinois, rapporte le Global Times.

Cela étant, l’état-major russe a précisé que des avions de combat Su-30SM, des unités motorisés et des système de défense aérienne allaient être engagés.

Mais « Zapad/Interaction 2021 » sera l’occasion d’une autre « première » : la participation de l’avion de combat chinois de 5e génération J-20 à un exercice conjoint. Ce qui ne s’était pas encore vu depuis son entrée en service [annoncée en 2017, nldr].

« L’apparition du J-20 dans ces exercices montre que la coopération militaire, les échanges et la confiance mutuelle entre la Chine et la Russie ont atteint un niveau très élevé, puisque le Chengdu J-20 est l’un des matériels les plus avancés de l’APL », a commenté Song Zhongping, un expert militaire chinois.

« L’exercice vise à démontrer la détermination et la capacité des deux pays à combattre les forces terroristes et à sauvegarder conjointement la paix et la sécurité régionales », a expliqué Wu Qian, le porte-parole du ministère chinois de la Défense.

De son côté, Moscou a souligné que cet exercice vise « vise à renforcer le développement des relations russo-chinoises, le partenariat tous azimuts et la coopération stratégique, à élever le niveau de la collaboration militaire et de l’amitié entre les forces armées des deux pays ainsi qu’à manifester la détermination et la capacité de la Russie et de la Chine à lutter contre le terrorisme, à défendre ensemble la paix et la stabilité dans la région ».

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