Covid-19 : Le Pentagone va rendre la vaccination obligatoire pour ses militaires

À en croire la presse d’outre-Atlantique, la pression se fait de plus en plus forte sur l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux [Food and Drug Administration – FDA] pour que celle-ci finisse par donner son « approbation complète » au vaccin à ARN messager « Comirnaty » de Pfizer/BioNTech, qui est l’un des premiers à reposer sur une « technologie » qui, jusqu’à la pandémie de covid-19, n’avait jamais été approuvée pour les humains.

Et cette pression risque de s’accroître encore après l’annonce que vient de faire Lloyd Austin, le chef du Pentagone. En effet, le 9 août, ce dernier a fait part de son intention d’ajouter ce vaccin anti-covid sur la liste de ceux qui sont obligatoires pour les militaires américains. Et cette décision devra être appliquée à partir de la mi-septembre, voire avant si la FDA donne son approbation « complète ».

« Je suis convaincu que la direction du Service et vos commandants mettront en œuvre ce nouveau programme de vaccination avec professionnalisme, compétence et compassion. Nous aurons plus à dire à ce sujet à mesure que les plans de mise en œuvre seront pleinement élaborés », a affirmé M. Austin.

Cette annonce a immédiatement été saluée par le président américain, Joe Biden, qui a fait de la vaccination anti-covid l’un de ses chevaux de bataille. D’autant plus que les contaminations sont reparties à hausse en raison du variant « delta » du coronavirus à l’origine de la pandémie. « Nous ne pouvons pas abandonner la lutte contre Covid-19, en particulier avec la variante Delta qui se propage rapidement parmi les populations non vaccinées », a-t-il fait valoir.

Ainsi, au sein des forces américaines, les cas de covid ont presque doublé en l’espace d’un mois, passant de 6’574 en juin à plus de 11’200 en juillet. Cela étant, et contrairement à la « première vague » de l’hiver 2020, au cours de laquelle le porte-avions USS Theodore Roosevelt avait dû interrompre sa mission à cause de l’épidémie, cela n’a, pour le moment, pas eu de conséquences opérationnelles.

Jusqu’à présent, le département américain de la Défense incitait seulement à son personnel de se faire vacciner, la FDA n’ayant émis qu’une approbation provisoire au sujet du Comirnaty de Pfizer/BioNTech.

Selon John Kirby, le porte-parole du Pentagone, 73% des militaires en service actif avaient reçu au moins une dose de vaccin au 9 août. Et 62% étaient complétement vaccinés [sous réserve qu’une 3e dose ne soit pas nécessaire]. En revanche, lorsque les réservistes sont pris en compte, ces chiffres sont largement inférieurs, avec 50% de vaccinés pour l’ensemble des forces américaines.

Au total, depuis le début de l’épidémie, 212’815 cas de covid-19 ont été diagnostiqués parmi les militaires américains et 28 en sont décédés. Les chiffres sont cependant plus élevés pour les employés civils et les sous-traitants du Pentagone [55’446 cas et 254 décès pour les premiers, 19’519 cas et 87 décès pour les seconds].

Selon le site Military.com, plusieurs raisons expliquent les réticences de certains militaires américains à se faire vacciner. La première est l’appréhension à l’égard de la technologie utilisée par les vaccins à ARN messager. « Je porte mon masque car je ne pense pas que la Covid doit être minimisée. Je n’aurai aucun problème à prendre le vaccin une fois qu’il aura été [complétement] approuvé par la FDA. Ce n’est tout simplement pas encore le cas pour le moment », a témoigné un aviateur de l’US Air Force.

Une autre réticence, liée à la première, concerne l’attitude que pourrait avoir le département des Anciens combattants [ Department of Veterans Affairs – VA] si jamais il s’avère que le vaccin a des effets négatifs sur la santé à long terme. « Cela ne veut pas dire que ça arrivera… Mais si ça arrive, le VA pourrait dire : ‘Eh bien, la vaccination était volontaire à l’époque, vous avez été vacciné de votre plein gré », a ajouté l’interlocuteur de Military.com.

D’autant plus que, dans le domaine de la santé, le Pentagone a quelques antécédents… comme avec son programme de vaccination obligatoire contre la maladie du charbon [anthrax], confié au laboratoire BioPort Corp. pour 150 millions de dollars, en 1998.

Seulement, en 2003, un juge fédéral de Washington avait estimé que « l’inoculation du vaccin contre le bacille du charbon [à l’efficacité discutable, ndlr] aux soldats américains ne pouvait être obligatoire », le Pentagone ne pouvant « se servir des troupes comme de simples cochons d’Inde servant à leurs expérimentations ».

Photo : US Army

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