Liban : La FINUL appelle au calme après des frappes israéliennes en réponse à des tirs de roquettes

Le 4 août, lors d’une conférence internationale, il a été décidé de débloquer une aide d’urgence de 370 millions d’euros qui, devant être versée à des organisation humanitaires sous le contrôle des Nations unies, vise à répondre directement aux besoins de la population libanaise, laquelle fait face à une tripe crise [politique, économique et sanitaire avec la covid-19].

Or, le même jour, au moins trois roquettes ont été tirées depuis le sud du Liban… Et deux d’entre-elles sont tombées en territoire israélien, précisément dans le secteur de Kiryat Shmon, où un incendie s’est déclaré par la suite. A priori, le Hezbollah, la milice chiite soutenue par l’Iran, serait hors de cause, Tsahal ayant en effet dit soupçonner des « factions palestiniennes » d’être à l’origine de ces tirs.

En tout cas, dans un premier temps, les forces israéliennes ont riposté avec des tirs d’artillerie. Puis, elles ont confirmé avoir effectué des frappes aériennes dans le sud du Liban, contre des « sites sites de lancement et des infrastructures d’où des roquettes ont été tirées ».

« Les attaques de Tsahal vont se poursuivre et même s’intensifier face aux tentatives terroristes contre l’État d’Israël et ses citoyens. L’État du Liban est responsable de ce qui se passe sur son territoire. Tsahal met en garde contre les tentatives continues de nuire aux citoyens israéliens et à leur souveraineté », a en effet affirmé l’état-major israélien, ce 5 août.

Selon des médias proches du Hezbollah, au moins deux frappes israéliennes ont visé le secteur de Mahmoudiya, située une dizaine de kilomètres de la frontière entre les deux pays. Et l’un d’eux, le quotidien Al-Akhbar, a accusé Israël d’avoir franchi une « ligne rouge », ce qui constitue un « développement dangereux ».

« Ce qui s’est passé est une violation claire et dangereuse de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et une menace directe et de la sécurité et de la stabilité au Sud », a réagi Michel Aoun, le président libanais, qui a également dit vouloir « porte plainte auprès des Nations unies […] pour empêcher Israël de poursuivre ses agressions contre le Liban ». En attendant, il a demandé aux forces armées libanaises [FAL] de conduire une enquête pour déterminer l’origine exacte des tirs.

Selon la résolution 1701, adoptée en 2006 afin de mettre un terme aux combats ayant opposé les forces israéliennes et le Hezbollah, il revient à la Force intérimaire des Nations unies au Liban [FINUL] de « contrôler la cessation des hostilités », d’accompagner le déploiement des FAL le long de la frontière et de « prendre toutes les mesures pour éviter que son théâtre d’opérations ne soit utilisé pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit ».

Par le passé, Israël a régulièrement critiqué la FINUL, comme en décembre 2018, quand des tunnels creusés par le Hezbollah et menant vers le territoire israélien furent découverts. Cette fois, son ministre de la Défense, Benny Gantz, a demandé qu’un « message ferme » soit adressé à la force des Nations unies.

Justement, lors d’une réunion tripartite avec les FAL et Tsahal, au quartier général de l’ONU à Ras Nakoura, le commandant de la FINUL, le général italien Stefano del Col, a appelé les différents parties au calme et à « explorer les moyens possibles d’améliorer la sécurité et la stabilité le long de la Ligne bleue » [c’est à dire la frontière, ndlr] »,

« Dans cette période d’instabilité régionale, le rôle de coordination et de liaison de la Finul doit plus que jamais être respecté par toutes les parties. Ce mécanisme a bien fonctionné dans les temps difficiles », a déclaré le général del Col, estimant qu’il ne fallait « pas laisser les fauteurs de troubles l’emporter » sur la stabilité de la région, selon des propos rapportés par le quotidien libanais L’Orient – Le Jour.

Cela étant, de telles tensions sont récurrentes à cette période de l’année… Et pour cause : elles surviennent généralement avant le renouvellement du mandat de la FINUL, lequel fait toujours l’objet d’une discussion au sein du Conseil de sécurité de l’ONU à la fin août.

L’an passé, Tsahal avait ainsi revendiqué des frappes contre des positions tenues par la milice chiite libanaise. « Il y a eu des tirs depuis le Liban vers des soldats israéliens […] Les soldats ont répliqué à l’aide de fusées éclairantes et de tirs. Puis, au cours de la nuit, des hélicoptères de combat et des avions ont frappé des postes du Hezbollah », avait en effet affirmé l’état-major israélien, le 26 août 2020.

À l’époque, Israël avait appelé à une réforme de la FINUL, accusée de « partialité » et « d’inefficacité » car « n’ayant pas accès à toutes les zones du du sud du Liban », en particulier celles contrôlées par le Hezbollah.

Pour rappel, l’armée de Terre française dispose de 700 militaires au sein de la FINUL, dans le cadre de l’opération Daman. Leur mission est d’armer la « Force Commander Reserve » [FCR] de cette dernière.

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