Le futur avion de combat britannique « Tempest » entre dans sa phase de conception et d’évaluation

Si la France, l’Allemagne et l’Espagne ont trouvé un accord la concernant et que le Parlement allemand a voté les crédits nécessaires à son lancement [avec toutefois des conditions], la phase 1B du Système de combat aérien du futur [SCAF], qui vise à définir l’architecture de celui-ci, est pour le moment suspendue aux discussions entre les industriels et les gouvernements, lesquelles portent notamment sur les questions de propriété intellectuelle.

En attendant, le programme « Tempest », concurrent britannique du SCAF, vient de franchir une nouvelle étape avec le lancement officiel de la phase de conception et d’évaluation, via la notification à BAE Systems, d’un contrat de 250 millions de livres sterling, le 29 juillet.

Ce contrat, qui s’inscrit dans un investissement de 2 milliards de livres sur quatre ans, vise à définir et à commencer la conception de ce futur système de combat aérien, à faire arriver à maturité les technologies sur lesquelles il reposera ainsi qu’à poursuivre la mise en place des outils « sécurisés » nécessaires à l’ingéniérie numérique, ce qui permettra de « réduire considérablement les coûts » et de gagner du temps, selon le ministère britannique de la Défense [MoD].

Pour rappel, BAE Systems est à la tête de la « Team Tempest », qui réunit le motoriste Rolls Royce, Leonardo UK et MBDA UK. Le groupe britannique mise sur son « usine 4.0 » qui, implantée à Warton, fera appel à la robotique et l’impression 3D pour produire les composants de l’avion de combat sur lequel reposera le futur système de combat aérien de la Royal Air Force [RAF]. En outre, il sera fait appel à la technologie dite des « jumeaux numériques », afin d’accélérer sa mise au point tout en réduisant les coûts.

« Le contrat de phase de conception et d’évaluation verra les partenaires développer une gamme de concepts numériques, intégrant de nouveaux outils et techniques pour concevoir, évaluer et façonner la conception finale et les exigences capacitaires du Tempest », a expliqué Rolls Royce.

Ce programme « nous permet de conduire une révolution dans le développement numérique et d’exploiter la puissance de l’architecture des systèmes ouverts », a commenté Richard Berthon le directeur du « Future Combat Air » au sein du MoD.

Par ailleurs, l’Italie et la Suède ont signé un protocole d’accord pour participer à ce programme britannique. Avec le Royaume-Uni, ces deux pays « aspirent à développer des concepts, en partageant la charge de travail tout en maximisant leur expertise nationale », a rappelé le MoD.

L’an passé, la « Team Tempest » a indiqué que « plus de 60 innovations technologiques dans les domaines de la détection, de la gestion des données et de l’intelligence artificielle » faisaient l’objet de recherches.

L’une d’elles, portée par BAE Systems, concerne le « cockpit portable », qui consiste en un tableau de bord virtuel projeté directement sur la visière du casque du pilote grâce à la réalité augmentée et virtuelle. De son côté, Rolls Royce a évoqué la mise au point d’une « nouvelle chambre de combustion pouvant supporter des températures plus élevées que celles existante », ce qui permettra d’accroître « l’efficacité du moteur » ainsi que ses performances tout en produisant « moins de dioxyde de carbone ».

Justement, s’agissant de la propulsion, le Royaume-Uni et le Japon ont annoncé, la semaine passée, avoir trouvé un accord sur une « collaboration révolutionnaire » entre le Tempest et le F-X, le futur avion de combat actuellement développé par Mitsubishi Heavy Industries.

Photo : BAE Systems

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