L’attaque d’un pétrolier fait deux tués au large du sultanat d’Oman

Ce 30 juillet, l’UKMTO, un organisme de la Royal Navy chargé de la sécurité maritime, a signalé un incident concernant un « navire marchand » naviguant à environ 152 nautiques [280 km] au large du sultanat d’Oman. Puis, plus tard, l’armateur Zodiac Maritime a évoqué des « soupçons de piraterie » à bord du M/T Mercer Streest, un pétrolier japonais qu’il exploite sous le pavillon du Liberia.

Le navire effectuait une liaison, à vide, entre Dar es Salaam [Tanzanie] et Fujairah [Émirats arabes unis] quand il a été attaqué. Au moment des faits, il se trouvait précisément au nord-est de l’île omanaise de Masirah.

Pour le moment, il n’est pas encore clair si ce pétrolier a été victime ou non d’un acte de piraterie. En tout cas, dans une déclaration faite ultérieurement par Zodiac Maritime, l’attaque dont il a fait l’objet a fait deux tués parmi les membres de son équipage, dont un agent de sécurité britannique et un ressortissant roumain.

Actuellement, le M/T Mercer Street navigue sous le contrôle de son équipage vers un « lieu sûr », avec une escorte fournie par l’US Navy.

L’armateur Zodiac Maritime appartient à l’homme d’affaires israélien Eyal Ofer… ce qui expliquerait la raison de cette attaque. En effet, depuis le début de cette année, on compte au moins quatre attaques confirmés de navires liés à Israël dans la région, la première ayant visé le MV Helios Ray, un navire exploité par Ray Shipping Ltd, une entreprise basée à Tel Aviv [Israël]. Israël avait alors accusé l’Iran d’en avoir été le responsable.

« L’incident concernant le M/T Mercer Street fait suite à une attaque commise le 3 juillet 2021 contre le navire CSAV Tyndall, qui aurait été visé par les forces iraniennes. Celui-ci appartenait à Zodiac Maritime avant d’être récemment vendu », rappelle la société britannique Dryad Global, spécialiste de la sécurité maritime.

Par ailleurs, il est avancé qu’au moins un drone aurait été utilisé pour mener l’attaque contre le M/T Mercer Street. Ce qui ne peut que renforcer la piste iranienne… D’autant plus, comme l’a révélé le Wall Street Journal, Israël et l’Iran se livrent à une « guerre navale clandestine » depuis quelques mois, plusieurs navires iraniens ayant été attaqués, dont des porte-conteneurs faisant la liaison avec la Syrie, ainsi que des navires utilisés par les Gardiens de la Révolution. Qui plus est, le récent naufrage, un navire ravitailleur de la marine iranienne, a posé la question d’une éventuelle implication israélienne.

Pour rappel, deux missions navales, à savoir Sentinel [sous commandement américain] et Agenor, soutenue par la France dans un cadre européen, ont été lancées afin d’assurer la sécurité maritime dans les environs du très stratégique détroit d’Ormuz, non loin de la position où a eu lieu l’attaque contre le M/T Mercer Street.

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