Le successeur des avions CN-235 et C-130H Hercules devrait avoir un air de famille avec l’A400M Atlas

Rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de l’Air & de l’Espace, le député Jean-Jacques Ferrara avait estimé, en octobre 2020, qu’il était temps de lancer les travaux sur le futur cargo tactique médian [FCTM] afin de remplacer les avions de transport Casa CN-235 et C-130H Hercules. Et d’estimer que l’actualisation prévue de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 pourrait le permettre.

Quelques semaines plus tôt, dans leur rapport sur l’avenir de la Base industrielle et technologique de défense [BITD], les députés Jean-Louis Thiérot et Benjamin Griveaux avaient également défendu un tel projet, estimant que ce FCTM pourrait être un « concurrent direct du C-130J américain » et qu’il serait susceptible d’être un « excellent produit pour un plan de relance européen ».

Par ailleurs, le remplacement des CN-235 et des C-130H se justifie par leurs coûts de maintien en condition opérationnelle et de leur disponibilité, jugée trop faible. Il faut en effet compter plus de 18 heures de maintenance pour une heure de vol avec un CASA et jusqu’à 27 heures pour un C-130H… Un « Hercules vole dix jours de suite avant de connaître une grosse panne le handicapant et le
clouant au sol pendant longtemps », avait ainsi expliqué M. Ferrara, dans un précédent rapport.

Depuis, le dossier n’a pas, a priori, pas beaucoup avancé… Interrogé à son sujet lors de sa dernière audition parlementaire en qualité de chef d’état-major de l’armée de l’Air & de l’Espace [CEMAAE], le général Lavigne a expliqué qu’il était question de trouver un avion « offrant 18 à 20 tonnes de fret, sachant qu’un A400M peut emporter 35 tonnes ». Ce qui en ferait effectivement un appareil de la classe du C-130J, voire de celle du Transall C-160 [avec sa capacité d’emport de 16 tonnes, ndlr].

D’après le général Lavigne, d’autres forces aériennes européennes auraient besoin d’une telle capacité. Aussi, a-t-il continué, nous « souhaitons déposer un projet de coopération structurée permanente [CSP ou PESCO] car nous croyons en la capacité de nos industriels à concevoir un tel avion avec des coûts de développement réduits, l’idée étant de créer une famille avec l’A400M et le futur cargo de transport médian ». En clair, Airbus serait aux commandes d’un tel projet…

Cependant, quand on se souvient des déboires que le groupe européen a connus avec l’A400M [retards, surcoûts, problèmes de logiciels au niveau des turbopropulseurs, etc…], et cela, en partie à cause des exigences particulières des pays impliqués dans le programme, le général Lavigne fait sans doute preuve d’un brin d’optimisme…

Par ailleurs, selon ce dernier, la disponibilité des A400M tend à s’améliorer. « Nous obtenons des résultats encourageants sur la disponibilité de l’A400M : de trois avions disponibles en 2017, nous sommes passés à plus de six aujourd’hui », a-t-il dit. Cela étant, la flotte mise en oeuvre par l’AAE est passée de 12 à 18 avions au cours des quatre dernières années.

Photo : AAE

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]