Lockheed-Martin s’attend à une hausse « modeste » du prix de l’avion de combat F-35A

Le 30 juin, la Suisse annonçait son intention de se procurer 36 avions de combat F-35A Lightning II auprès du constructeur américain Lockheed-Martin pour 5,068 milliards de francs suisses [4,69 milliards d’euros], dans le cadre de son programme Air 2030, pour lequel le Rafale de Dassault Aviation, l’Eurofighter et le F/A-18 Super Hornet de Boeing étaient en lice.

Plus tard, se basant sur des documents du Pentagone et de la Defense Security Cooperation Agency [DSCA, en charge des exporations des équipements militaires américains via le dispositif dit des « Foreign Military Sales »], les journaux SonntagsBlick et la SonntagsZeitung avancèrent que le montant annoncé de la facture n’était pas fixe mais calculé en fonction d’estimations fondées sur les meilleures données disponibles ».

Ce que l’Office fédéral de l’armement [Armasuisse] contesta, assurant que « les prix et les conditions contractuelles » avaient été fixés de manière contraignante » et que, « en cas de dépassement des coûts, le gouvernement américain exigerait donc du fabricant des prix fermes au nom de la Suisse ».

Cependant, il reste encore plusieurs inconnues, comme la facture pour corriger les 871 défaillances [dont 10 jugées critiques] du F-35, constatées par le bureau d’évaluation et des tests du Pentagone [DOT&E], ou encore celle relative au développement du standard « Block 4 », qui vise à doter cet appareil de l’ensemble des capacités prévues. Celui-ci a pris du retard… et a généré des surcoûts [+1,9 milliard de dollars pour les années 2019 et 2020]. S’ajouter également la mise au point du système informatique ODIN, qui, destiné à assurer la logistique de l’avion, doit remplacé ALIS, qui n’a jamais donné satisfaction.

Quoi qu’il en soit, lors de la présentation de ses résultats pour le second trimestre 2021, Lockheed-Martin n’a pas manqué de se féliciter du choix annoncé par la Suisse. C’est une « grande victoire pour nous », a déclaré Kenneth R. Possenriede, le directeur financier du groupe américain. Et d’estimer que le F-35A était bien placé pour l’emporter en Finlande et au Canada.

Cela étant, ce dernier a estimé que, en l’état actuel des choses et en raison de « l’inflation » ainsi que des « capacités supplémentaires qu’ils veulent [l’US Air Force, ndlr] », il est « probable que l’on voie une augmentation modeste du prix par rapport à celui d’aujourd’hui ». En revanche, les prix des deux autres versions de l’appareil [F-35B et F-35C] resteraient au niveau qui est le leur actuellement.

Pour rappel, le premier F-35A a coûté 221 millions de dollars à sa sortie de la chaîne d’assemblage. Depuis, le prix a baissé de 64%, pour atteindre les 79 millions de dollars.

En attendant, Lockheed-Martin a livré 37 F-35 supplémentaires au cours du trimestre et sa branche aéronautique a vu son chiffre d’affaires progresser de 2,5%. L’industriel s’est donné pour objectif d’en livrer entre 133 et 139 en 2021.

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