SCAF : Les essais en soufflerie du « New Generation Fighter » vont bientôt commencer, selon Dassaut Aviation

Il y a exactement un mois, et après des discussions compliqués sur le partage des tâches et les question relatives à la propriété intellectuelle entre les principaux industriels impliqués [dont Dassault Aviation et Airbus], la commission des Finances du Bundestag donnait son feu vert à la phase 1B du programme SCAF [Système de combat aérien du futur], mené conjointement par la France [qui en assure la maîtrise d’ouvrage], l’Allemagne et l’Espagne.

Cela étant, les députés d’outre-Rhin ne votèrent qu’une partie des 4,5 milliards d’euros demandés par le ministère allemand de la Défense pour financer ce projet durant la période 2021-27. Et cela, alors que le SCAF venait de faire l’objet de vives critiques de la part de l’Office fédéral des équipements, des technologies de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr [BAAINBw].

« Malgré des critiques justifiées, nous continuons à soutenir ce programme, qui est un élément central de la capacité de défense souveraine de l’Union européenne. Afin de permettre la recherche et le développement du projet, nous débloquons maintenant le budget nécessaire. Pour toutes autres obligations financières, cependant, et contrairement à ce qu’elle a demandé, la ministre devra de nouveau obtenir l’approbation de la commission du Budget », avait alors expliqué le député social-démocrate Dennis Rohde.

Quoi qu’il en soit, si les États concernés ont dit s’être mis d’accord sur la phase 1B du programme, le contrat entre les gouvernements et les industriels n’a toujours pas été signé.

« Reste à signer le contrat de la phase 1B [en cours de négociation] regroupant les travaux en coopération entre la France, l’Allemagne et l’Espagne jusqu’en 2024 [études du démonstrateur NGF dont Dassault Aviation est le maître d’œuvre] », a en effet indiqué le constructeur du Rafale, à l’occasion de la présentation de ses résultats semestriels, le 22 juillet. Et de faire état de « discussions finales » avec la Direction générale de l’armement [DGA] au sujet de la propriété intellectuelle.

Pour rappel, le SCAF est un « système de systèmes » qui reposera sur un nouvel avion de combat de 6e génération [le NGF], dont le développement doit se faire sous la maîtrise d’oeuvre de Dassault Aviation, avec les filiales allemande et espagnole d’Airbus comme partenaires.

Cependant, si la phase 1B n’est pas encore lancée, la précédente, c’est à dire la phase 1A, amorcée en février 2020, est toujours en cours… Et c’est dans le cadre de cette dernière que les travaux sur le NGF sont ainsi actuellement mené. Ces derniers vont d’ailleurs franchir prochainement un cap.

Les travaux sur les « formes aérodynamiques » [du NGF] se poursuivent, « avec les premiers essais en soufflerie programmés en septembre 2021 », a indiqué Dassault Aviation, sans plus de précision. L’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] sera-t-il à la manoeuvre? Rien n’est moins sûr…

En juin 2020, en réponse à une question écrite qui lui avait adressée la sénatrice Martine Berthet, la ministre des Armées, Florence Parly, avait avancé que la « construction du SCAF fera appel, lorsque les travaux seront plus avancés, à des capacités d’expertise et d’essai nationales, pour la France au niveau de certains sites de la DGA et, et bien évidemment au sein l’ONERA » ainsi que, évidemment, aux « capacités d’entités équivalentes chez nos partenaires allemands et espagnols ». Et d’ajouter : « Dans ce contexte, l’ONERA pourra jouer tout son rôle ; il lui appartiendra notamment de proposer une stratégie de coopération avec des centres des pays partenaires du projet ».

Seulement, selon un rapport publié un mois plus tard par le Sénat, « la première phase [dite 1A] du projet, dont le lancement a été acté en février 2020 et dont la durée est de 18 mois, n’associe pas l’ONERA, tandis que le DLR fournit une expertise au ministère de la Défense allemand ».

Et le même document d’ajouter : « La seconde phase [1B] sera plus conséquente car elle débouchera sur un démonstrateur. Sa structure et ses partenaires étant aujourd’hui inconnus, l’ONERA ne dispose donc d’aucune visibilité sur les modalités de sa participation. Ses domaines d’excellence, notamment liés à ses grandes souffleries, le rendent quasi-incontournable pour la réalisation des études amont en aérodynamique ».

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