Mali : Président de la transition, le colonel Assimi Goïta a été visé par une attaque au couteau

Nommé, en mai dernier, président de la transition par intérim du Mali à la faveur d’un second coup d’État en moins d’un an, le colonel Assimi Goïta ne se déplace jamais sans être entourés par sa garde rapprochée. Pourtant, ce 20 juillet, il a été visé par une attaque au couteau, alors qu’il assistait à la prière de l’Aïd al-Adha [fête du sacrifice ou du Tabaski en Afrique de l’Ouest, ndlr], à la grande mosquée de Bamako.

D’après un journaliste de l’AFP, deux hommes ont tenté de poignarder le colonel Goïta, au moment où l’imam s’apprêtait à sacrifier un mouton, selon le rite de cette fête musulmane. L’homme fort du Mali ne semble pas avoir été touché. Il a été ensuite évacué vers le camp militaire de Kati, « où la sécurité a été renforcée », a indiqué un responsable de la présidence malienne.

Cependant, il règne encore une certaine confusion, les autorités maliennes ne parlant que d’un seul assaillant, Pour le moment, du moins.

« Nous sommes en train de mener l’enquête. Au moins une personne a tenté de l’attaquer [le colonel Goïta, ndlr] avec un couteau à la Grande Mosquée de Bamako ce jour », a ainsi expliqué une source de l’AFP. Le ministre des Affaires religieuses, Mamadou Koné, qui assistait aussi la prière de l’Aïd al-Adha, a parlé « d’un homme » qui « tenté […] de tuer le président de transition avec un couteau ». Et d’ajouter : « Il a été bien maîtrisé avant de commettre son forfait ».

Le régisseur de la grande mosquée de Bamako, Latus Touré, a précisé a évoqué un « jeune » qui « a tenté de poignarder » le colonel Goïta « de dos », après le sermon de l’imam et au moment où celui-ci devait « aller immoler son mouton ». Mais, a-t-il continué, ‘c’est une autre personne qui a été blessée ».

Via Twitter, la présidence du Mali a confirmé une « tentative d’agression » contre le colonel Goïta. « L’agresseur a été aussitôt maîtrisé par la sécurité rapproché. Les investigations sont en cours », a-t-elle précisé.

Cela étant, selon des témoins cités par RFI, « deux jeunes » se seraient « levés avant de se diriger » vers le colonel Goïta. L’un d’eux était muni d’un couteau tandis que l’autre tenait une arme à la main. Le président de la transition « s’est levé pour se défendre et les forces de l’ordre […] ont envahi la mosquée pour assurer sa protection avant de pouvoir l’évacuer ».

Pour le moment, on ignore les motivations de l’assaillant. Évidemment, au regard du contexte sécuritaire malien, la piste jihadiste est privilégiée, d’autant plus que, à l’occasion de l’Aïd al-Adha, l’État islamique [EI], qui dispose d’une franchise au Sahel avec l’EIGS, a revendiqué plusieurs attaques, dont une contre un marché de Bagdad [plus de 30 tués]. En Afghanistan, l’organisation est soupçonnée d’être à l’origine de tirs de roquettes dans les environs du palais présidentiel, à Kaboul.

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