Mali : Le secrétaire général de l’ONU plaide pour un renforcement significatif de la MINUSMA

Au 15 mai dernier, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA], lancée en juillet 2013, comptait 12’968 militaires [soit 97,6% de l’effectif autorisé] et 1’753 policiers [91,3% de l’effectif autorisé].

Et, dans son dernier rapport relatif à la situation malienne, publié le 1er juin, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres avait recommandé de prolonger le mandat de cette mission jusqu’au 30 juin 2022, en maintenant son effectif au niveau qui était alors le sien.

Seulement, la donne a depuis changé, avec l’évolution annoncée du dispositif militaire français au Sahel. Désormais, celui-ci, dans un format réduit, va se concentrer sur trois missions, dont la traque et l’élimination des cadres jihadistes, l’accompagnement au combat, par le groupement européen de forces spéciales « Takuba », des forces armées locales, et l’appui à ces dernières dans certaines capacités clés. Ce qui se traduira par la fermeture d’au moins trois bases avancées actuellement tenues par la force Barkhane [Tombouctou, Kidal et Tessalit].

Aussi, cela ne sera pas sans conséquence pour la MINUSMA. D’où la demande adressée au Conseil de sécurité de l’ONU par M. Guterres visant à la renforcer significativement. En effet, dans un rapport daté du 15 juillet, et évoqué par Reuters et l’AFP, il est question d’augmenter le plafond de son effectif autorisé à 17’278 personnels. Ce qui se traduira par le renfort de 1’730 soldats et de 339 policiers.

Selon M. Guterres, un tel renfort permettrait de créer six unités de plus, dont trois de réaction rapide et trois d’hélicoptères. En outre, il s’agirait également de mettre en place des bases opérationnelles avancées « afin d’étendre la portée et la mobilité de la Mission ».

« Cette proposition vise à étendre, de manière intégrée, la portée et la mobilité des opérations de la Minusma, en tenant compte notamment de la sécurité du personnel, des capacités d’absorption de la Mission et de la nécessité de coupler des effectifs supplémentaires de troupes et de police avec une stratégie de stabilisation dans le centre » du Mali, fait valoir le secrétaire général de l’ONU.

Un tel renforcement de la MINUSMA devrait coûter près de 183 millions d’euros.

Dans le rapport publié au début du mois dernier, M. Guterres avait souligné « l’intensité » des violences commises dans le centre du Mali. « De très nombreux civils ont été tués et les écoles ont pour la plupart été fermées. Les violences intercommunautaires meurtrières persistent et les groupes extrémistes violents continuent d’exercer un contrôle de plus en plus large sur les communautés et à assurer des services dans les domaines de la sécurité, de la justice et de l’éducation en lieu et place de l’État », avait-il décrit.

Pour le moment, on ignore quand le Conseil de sécurité va se prononcer sur la demande du secrétaire général. Par ailleurs, il restera ensuite à trouver des pays contributeurs… Ce qui n’est jamais gagné d’avance, notammant quand il s’agit des hélicoptères… Cela étant, l’Allemagne pourrait en fournir, une planification en ce sens étant déjà en cours, comme l’a indiqué, en juin, Annegret Kramp-Karrenbauer, la ministre allemande de la Défense.

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