L’armée de l’Air & de l’Espace recrute des pilotes « rebondisseurs »

Jusqu’alors, deux filières permettaient de devenir pilote au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], à savoir celle de l’École de l’Air et celle dite des EOPN [élèves officiers du personnel navigant], l’une et l’autre étant soumises à des limites d’âge. Désormais, une troisième est possible.

En effet, le dernier numéro du magazine Air Actualités évoque le parcours du capitaine « Thibault », un pilote de ligne qui, recruté par l’AAE sous le statut d’officier « commissionné », est désormais affecté à l’Escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique 1/31 « Bretagne ».

Cet officier a en effet commencé sa carrière de pilote commercial en 2009, en rejoignant Air Méditerrannée. Après quelques années passées aux commandes d’un Airbus A320, il a obtenu les qualifications exigées pour piloter des Airbus A330 au sein d’autres compagnies aériennes. La crise sanitaire ayant mis en mal le secteur du transport aérien, il a dû « revoir sa copie », confie-t-il.

Et c’est ainsi que, après avoir consulté une annonce publiée par l’AAE sur le réseau social LinkedIn, il vient d’être recruté, à l’âge de 32 ans, pour piloter un avion ravitailleur A330 MRTT « Phénix ».

« En 2021, l’AAE recrute quelques pilotes de lignes expérimentés issus du secteur civil, sous le statut d’officier commissionné. Ils sont appelés ‘rebondisseurs' », explique Air Actualités. L’objectif de ce recrutement est d’accompagner la montée en puissance de la flotte A330 MRTT Phénix, lesquels relèvent des Forces aériennes stratégiques [FAS].

Depuis ce recrutement a été ouvert, l’AAE a reçu 120 dossiers de candidature. Seulement 12 ont été retenus. Àgés de 30 à 44 ans, ils totalisent 2’500 à 10’000 heures de vol. « Leurs compétences ont pu être vérifiées sur simulateur A330 », souligne Air Actualités. Quant à leur durée de leur engagement, elle est d’au minimum trois ans. Mais elle peut aller jusqu’à dix-sept ans « par contrats successifs ».

Après avoir été sélectionnés, ces pilotes suivent d’abord une formation militaire et d’officier avant de rejoindre leur affectation. Tous ne sont pas destinés à piloter des A330 MRTT, certains pouvant être appelés à prendre les commandes d’un E3F AWACS ou à devenir instructeur.

Quant à l’intégration de ces pilotes n’ayant pas suivi un cursus traditionnel, elle ne semble pas poser de problème, à en croire le capitaine « Thibault ».

« Du côté de mon intégration, le mélange des cultures est très enrichissant. J’apprends beaucoup sur le fonctionnement d’un escadron auprès des jeunes pilotes sortis d’école et j’apprécie le travail en équipage avec les opérateurs de ravitaillement au sein du cockpit », a-t-il témoigné.

Photo : AAE / archive

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