Le ministère nigérien de la Défense dit avoir neutralisé une quarantaine de terroristes dans le Tillabéri

Début janvier, situés dans la région de Tillabéri, à environ 120 kilomètres au nord de Niamey, les villages de Tchomabangou et de Zaroumadareye furent simultanément attaqués par deux groupes armés, soupçonnés par les autorités nigériennes d’appartenir à l’État islamique au grand Sahara [EIGS]. Le bilan de ces deux assauts fut très lourd : au moins 100 personnes y laissèrent la vie.

« Cette attaque est un acte de répression contre la résistance que les populations ont manifesté contre les jihadistes », estima, à l’époque, Alkache Alhada, le ministre nigérien de l’Intérieur. Effectivement, peu avant les faits, deux jihadistes avaient été tués par des jeunes du village de Tchomabangou, organisés en milice d’auto-défense.

Malgré l’instauration de l’état d’urgence dans le Tillabéri, situé dans la région dite des « trois frontières », les attaques contre les civils n’ont jamais cessé. Et, le 11 juillet, le village de Tchomabangou a de nouveau été visé par un groupe armé terroriste [GAT].

Sauf que, cette fois, ce dernier a été mis en échec par les Forces de défense et de sécurité nigérienne [FDS].

« Aux environs de 15 heures, une centaine de terroristes à bord de plusieurs dizaines de motos, lourdement armés, ont attaqué le village de Tchomabangou. […] La réaction prompte et vigoureuse des Forces de défense et de sécurité a permis de repousser l’attaque en infligeant des lourdes pertes à l’ennemi », a en effet indiqué le ministère nigérien de la Défense, via un communiqué.

Selon un bilan « provisoire », quatre militaires et cinq civils ont été tués lors de cette attaque. Quant aux assaillants, ils ont laissé une quarantaine des leurs sur le terrain. « Quatorze motos, quatre mitrailleuses, quatre RPG7, douze [fusils d’assaut] AK47, et dix [téléphones] Motorola », ont été saisis lors de cette opération, a détaillé le ministère nigérien de la Défense.

La communication de ce dernier s’arrête là. Il est possible qu’une opération de « ratissage » soit en cours pour traquer ce qu’il reste de ce GAT. En outre, la dernière fois que Niamey a fait état de pertes importantes infligées aux jihadistes dans le Tillabéri remonte à février 2020. À l’époque, la force Barkhane avait été sollicitée. Du moins, il avait été question d’une « coopération avec le partenaire stratégique dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des forces armées nigériennes ».

Quoi qu’il en soit, la mise en échec de ce GAT à Tchomabangou par les forces nigériennes est survenue deux jours après les annonces de M. Macron au sujet de la reconfiguration des opérations militaires françaises au Sahel, lesquelles se concentreront sur trois missions, à savoir l’élimination de la hiérarchie des organisations jhadistes [l’EIGS et le GSIM, lié à al-Qaïda], l’appui à la montée en puissance des armées locales et la « réassurance » de ces dernières, via une force de réaction rapide. En outre, le dipositif basé Niamey va être « musclé », avec notamment l’état-major du groupement européen de forces spéciales Takuba.

« Que les Africains sachent, et les Sahéliens en particulier, que la guerre, ce n’est pas à la France de la faire à notre place. C’est à nous de faire la guerre, quitte à ce que la France complète notre action dans les dimensions qui nous font le plus défaut », a ainsi résumé le président nigérien, Mohamed Bazoum, dans un entretien donné à France24, à l’issue du sommet du G5 Sahel du 9 juillet.

À noter que le Niger bénéficie d’une assistance militaire de la part des États-Unis [avec notamment une base à Agadez, d’où sont mis en oeuvre des drones MALE], de l’Allemagne et de la Belgique, Bruxelles ayant lancé l’opération « New Nero » afin de former les forces spéciales nigériennes.

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