Les essais de l’Ajax, le futur blindé de la British Army, sont de nouveau suspendus

Début juin, la presse britannique a rapporté que les essais de l’Ajax, le futur blindé de la British Army, avaient été suspendus pendant plusieurs semaines par mesure de sécurité. Il était question de fortes « vibrations » à une vitesse supérieure à 30 km/h, de problèmes de mobilité et d’un niveau sonore tellement important que les équipages étaient obligés de faire tester leur audition après avoir faire rouler ce véhicule.

Le ministère britannique de la Défense [MoD] s’était cependant voulu rassurant. Pour lui, cette suspension des essais n’était qu’une « mesure normale pour une phase de démonstration ». Et d’ajouter : « Nous sommes attachés au programme Ajax, qui sera un élément clé […] de la British Army, avec une capacité opérationnelle prévue pour l’été 2021 ».

Pour rappel, la commande de 589 blindés Scout SV [appelés « Ajax » par la suite] fut notifiée à l’américain General Dynamics Land Systems [GDLS] en septembre 2014 pour un montant d’environ 4,5 milliards d’euros. Les premiers exemplaires auraient dû être livrés à la British Army en 2017… Il n’en fut rien, le programme ayant pris trois ans de retard. Finalement, 14 véhicules furent livrés en 2020, à des fins d’essais.

Pour les députés britanniques, le programme Ajax est un « autre exemple de mauvaise gestion chronique » du MoD et de sa politique d’approvisionnement. Et de trouver préoccupant le retard ainsi pris étant donné que l’Ajax est « fondamental pour la mise en place et le déploiement des nouvelles brigades d’intervention de l’armée, qui sont censées être un élément clé de son futur ordre de bataille ».

Visiblement, et malgré le discours rassurant du MoD et de l’industriel, selon qui les problèmes identifités avaient été « en partie résolus » au début de ce mois, la British Army n’est pas au bout de ses peines.

Ainsi, via Twitter, le MoD a annoncé que les essais de l’Ajax venaient à nouveau d’être suspendus, « suite aux inquiétudes » concernant l’impact du bruit produit par ce véhicule sur ses équipages. « Ils ne reprendront que lorsque nous serons assurés que les mesures correctrices sont efficaces », a-t-il assuré.

Cette annonce a été faite alors que Jeremy Quin, le ministre délégué aux Acquisitions de défense, venait de visiter le « Millbrook Proving Ground », c’est à dire le centre où les essais de l’Ajax sont menés.

« Ce programme difficile de longue date nécessite un travail continu et intense de la part de nos partenaires industriels et de nous-mêmes », a déclaré M. Quin. Mais « la sécurité de notre personnel passera toujours en premier », a-t-il ajouté.

Ce dernier a également indiqué qu’il avait été envisagé de faire porter des « casques » aux équipages de l’Ajax… mais que cette solution ne réglait en rien le problème de fond.

Doté d’une tourelle CT40 de 40 mm à « technologie télescopée », d’un mitrailleuse de 7,62 mm co-axiale et de lance-grenades à commande électrique, ce véhicule chenillé de 34 à 42 tonnes [selon les sept configurations prévues] doit être les « yeux et les oreilles » de la British Army. Il est prévu de l’équiper de détecteurs acoustiques et de systèmes d’alerte laser, de contre-mesure électronique et d’un système de marquage d’itinéraire.

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