Le contre-espionnage militaire propose une formation en ligne sur la réforme de la protection du secret de la Défense nationale

Le 1er juillet, une nouvelle version de l’instruction générale interministérielle n°1300/SGDSN/PSE/PSD sur la protection du secret de la Défense nationale [IGI 1300] entrera en vigueur. Ce qui concernera tout personne physique ou morale qui, dans le cadre de ses activités, peut être amenée à avoir accès et à traiter des informations sensibles. Soit environ 400’000 personnes, d’après des chiffres de 2018.

Cette nouvelle IGI 1300 a été adoptée suite à des recommandations faites par le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale [SGDSN] qui, dans un rapport publié en janvier 2018, préconisait de simplifier la classification des informations sensibles afin, notamment, de les aligner sur ceux des principaux alliés de la France.

Dans le détail, les mentions « Confidentiel Défense », « Secret Défense » et « Très Secret Défense » [réservée aux informations dont la divulgation serait de nature à nuire « très gravement » à la défense nationale] vont disparaître.

Et il n’y aura plus que deux niveaux de classification, à savoir « Secret » et « Très Secret », ce dernier couvrant les informations qui, jusqu’alors, relevaient des mentions « Secret Défense » et « Très Secret Défense ». Les données particulièrement sensibles seront estampillées « Très Secret faisant l’objet d’une classification spéciale ».

Par ailleurs, l’IGI 1300 précise plusieurs dispositions relatives à la protection des informations sensibles, comme les procédures d’habilitation pour y avoir accès, les peines prévues en cas de compromissios [articles 413-10 et suivants du code pénal, ndlr] ou encore les conditions d’émission, de traitement, de conservation, d’échange et de transport des documents classifiés.

« Tout organisme amené à traiter d’informations classifiées doit mettre en place une organisation dédiée, centrée autour de la chaîne fonctionnelle de la protection du secret. Cette organisation, lorsque ces informations classifiées sont dématérialisées, doit être complétée par la mise en œuvre d’une chaîne fonctionnelle de la sécurité des systèmes d’information », résume ainsi l’ANSSI [Agence nationale de la sécurité des systèmes d’informations].

La Direction du renseignement et de la sécurité de la Défense [DRSD], c’est à dire le service de contre-espionnage et de contre-ingérence du ministère des Armées, est évidemment en première ligne pour veiller à la protection des informations sensibles. Aussi propose-t-elle une formation en ligne, ouverte à tous, pour accompagner l’application de la nouvelle IGI 1300

« Pour renforcer la chaîne de protection du secret et ainsi garantir une meilleure sécurité des informations classifiées [ISC], la DRSD participe pleinement, dans le cadre de ses prérogatives en la matière, à l’assimilation de ces nouvelles règles de protection du secret de la défense nationale, touchant les militaires comme les civils, y compris en dehors du ministère des Armées », rappelle-t-elle.

La formation ainsi proposée compte deux modules. Le premier porte sur l’habilitation secret défense. Il « permettra de répondre aux questions suivantes : ‘Quels sont les fondements de la protection du secret ? Comment se déroulent les procédures d’habilitation? Quelle est le durée de validité d’une habilitation? Quelles sont les sanctions encourues en cas de non respect des règles?' », détaille la DRSD.

Le second aborde les principes généraux de classification, le cycle de vie des données sensibles, les procédures en cas de compromission et la sécurité des lieux abritant des informations et des supports classifiés.

« Ces modules de e-learning ont été conçus au profit des entreprises de la ‘sphère de défense élargie’ [Base industrielle et technologique de la Défense ainsi que PME, ETI, laboratoires de recherche en lien avec la Défense…] », précise la DRSD, qui, pour présenter cette formation, a diffusé une vidéo dont le ton n’est pas sans rappeler celui de « Rendez-vous avec X », l’ancienne émission de France Inter.

Après avoir réussi les évaluations proposées à la fin de chaque module, le « stagiaire » a la possibilité d’éditer un « certificat de formation » délivré par la DRSD.

Plus : Accéder  à la formation de la DRSD : https://www.drsd.defense.gouv.fr/la-protection-du-secret-de-la-defense-nationale

Photo : DRSD

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