Les forces spéciales pourront utiliser les hélicoptères NH-90 de la Marine pour larguer des commandos

En octobre dernier, la ministre des Armées, Florence Parly, a confirmé la commande de dix NH-90 « Caïman » destinés au 4e Régiment d’Hélicoptères de Forces Spéciales [RHFS] de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT].

Le NH-90 « Caïman » n’avait pas initialement été conçu pour assurer des missions relevant des forces spéciales. D’où un programme spécifique lancé par la Direction générale de l’armement [DGA] afin de le doter des capacités et des fonctionnalités nécessaires à un tel emploi.

Dans le détail, la version « forces spéciales » du NH-90 sera notamment équipée d’une boule optronique Euroflir 410 de nouvelle génération et d’un système optronique large champ Eurofl’Eye pouvant être associé au casque TopOwl afin de faciliter le pilotage dans un « environnement dégradé ». Il est aussi prévu d’apporter des améliorations à sa soute et d’avoir la possibilité d’utiliser l’issue arrière pour, selon la DGA, des « opérations d’aérocordage avec autoprotection par les portes latérales ».

Cela étant, en relation avec le Centre d’expérimentations pratiques de la Marine [CEPA/10S] et la Flottille 33F, la DGA a effectué une campagne d’essais visant à valider le saut à ouverture automatique depuis un NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter], c’est à dire la version navale du Caïman. Une capacité susceptible d’intéresser le 4e RHFS…

Le NH-90 NFH a été « identifié par la FORFUSCO [force maritime des fusiliers marins et commandos] comme moyen aérien pouvant être utilisé pour larguer ses parachutistes ou mettre à la mer [« tarpon », nldr] ses commandos nageurs de combat », explique la DGA. D’où ces récents essais, réalisés sur la zone de Fonsorbes [Haute-Garonne].

Ces derniers ont donc permis de valider une « interface pour l’accrochage des sangles d’ouverture automatique [SOA] sur le plancher du NH-90 » ainsi qu’une « protection de drain moteur crée par le CEPA/10S » et « l’utilisation d’un système lumineux d’aide au largage de parachutistes ». En outre, ils ont également servi à « vérifier le comportement en traînée des SOA avec avec sac à voile une fois le largage des parachutistes effectué », la « cinématique d’ouverture des parachutes et l’extension du domaine d’emploi des parachutes utilisés ». Enfin, une procédure de secours en cas d’incident a été élaborée.

À l’issue d’une vol d’essai nocturne et de sept autres d’expérimentation [cinq de jour et deux de nuit], cette nouvelle capacité a été validée. Ce qui fait que, désormais, il est possible aux forces spéciales d’utiliser un NH-90 NFH pour larguer jusqu’à 11 commandos équipés pour le combat.

Plus généralement, les capacités développées pour les NH-90 FS destinés à l’ALAT pourraient également profiter aux Caïman de la Marine nationale. C’est en effet ce qu’avaient suggéré les députés Jean-Jacques Ferrara et Jean-Pierre Cubertafon dans un rapport sur les hélicoptères des forces armées, publié en juillet 2020.

« Pour la marine, l’augmentation du parc à hauteur de dix appareils N90 NFH permettrait de lui donner les moyens de satisfaire le contrat opérationnel à l’horizon 2035, de renforcer notamment
les moyens logistique du groupe aéronaval, aujourd’hui sous dimensionnés, d’assurer les alertes contreterrorisme maritime et le besoin des forces spéciales mer », avaient estimé les parlementaires.

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