Sahel : Paris salue l’engagement de la Roumanie au sein du groupement européen de forces spéciales « Takuba »

La participation éventuelle de la Roumanie au groupement européen de forces spéciales « Takuba », engagé au Sahel sous l’autorité de la force Barkhane, n’avait jusqu’à présent jamais été évoquée par Florence Parly, la ministre des Armées.

Lors d’une audition au Sénat, en janvier dernier, la ministre avait en effet cité le Danemark, le Portugal, l’Ukraine, la Grèce et la Hongrie parmi les pays susceptibles d’apporter leur écot à Takuba.

Depuis, Copenhague a confirmé l’engagement de ses troupes au Sahel, avec 105 militaires, dont 60 seront affectés au groupement Takuba. Les forces danoises engageront notamment une équipe chirurgicale, un élément national de soutien logistique et une capacité de cyberdéfense. Cette décision a été approuvé à une large majorité par le Folketing [Parlement danois, ndlr] en mai dernier.

Alors que le dispositif militaire français au Sahel va évoluer, avec la fin annoncée de l’opération Barkhane telle qu’on la connaît actuellement, la Roumanie a donc décidé l’envoi de 45 militaires au sein du groupement Takuba, appelé à « devenir le fer de lance de la lutte menée par la France et ses partenaires européens » contre les groupes armés terroristes, comme l’a souligné le ministère des Armées dans le communiqué qu’il a publié pour saluer l’annonce de Bucarest.

« La mobilisation des Européens au Sahel continue : la Roumanie déploiera 45 militaires dans Takuba, la task force qui rassemble des forces spéciales européennes pour mener des opérations de contre-terrorisme avec les armées maliennes. Merci à nos amis roumains pour leur engagement », a par ailleurs commenté Mme Parly, via Twitter.

Les parlementaires roumains ont approuvé cet engagement au Sahel à une écrasante majorité, seulement deux d’entre eux [sur 350] s’y étant opposés [et deux autres se sont abstenus, ndlr].

« La participation de l’armée roumaine à Takuba contribuera au maintien de son profil opérationnel et apportera une visibilité internationale accrue à notre pays, ainsi que d’importants bénéfices politiques et politico-militaires quantifiables par rapport à la France », était-il souligné dans l’exposé des motifs du texte présenté au Parlement roumain.

Cet engagement au Sahel ne sera pas inédit pour les forces armées roumaines. Ces dernières contribuent déjà à l’EUTM Mali, la mission de l’Union européenne qui forme les soldats maliens. Et, en 2020, elles déployèrent quatre hélicoptères IAR330 Puma au profit de la Mission multidemensionnelle intégrée des Nations unis pour la stabilisation du Mali [MINUSMA]. Ces appareils, dont un fut endommagé par une tempête à Douentza [le 10 août 2020, ndlr], effectuèrent 1250 heures de vol.

S’agissant de Takuba, « d’autres discussions sont en cours au niveau politique, concernant des contributions supplémentaires », assure le ministère des Armées. Et d’ajouter : « Dans le cadre de la transformation de notre dispositif militaire […] Takuba aura vocation à être au cœur de notre engagement au Sahel. La Force poursuivra ses opérations d’accompagnement dans le haut du spectre et sera renforcée. Les modalités de son engagement seront bientôt précisées. Nous en discutons actuellement avec nos partenaires. »

Pour rappel, la mission de Takuba est de conseiller et d’assister les forces armées locales [en l’occurrence maliennes pour le moment], ainsi que de les accompagner au combat.

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