L’armée de Terre précise la mission de sa future section « robotisée » Vulcain

Le 10 juin, à l’occasion de la journée de la robotique aéroterrestre organisée à Satory, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], le général Thierry Burkhard, a lancé projet Vulcain, dans le cadre de la vision stratégique qu’il a dévoilée l’an passé. Cette dernière parle de favoriser le « développement de projets capacitaires ambitieux et innovants » et d’élaborer un « concept de combat terrestre futur » [CTF] dans lequel la robotisation ne peut avoir que toute sa place. Et cela d’autant plus que d’autres armées accélérent dans ce domaine.

Alors qu’elle utilise des robots, en particuliers pour le déminage, l’armée de Terre a lancé plusieurs expérimentations dans le domaine de la robotique. L’une est d’ailleurs en cours, au Mali, avec le robot mule « ROBOPEX ». En mars, les élèves officiers de l’École militaire interarmes [EMIA] ont effectué un exercice de combat en milieu urbain en s’appuyant sur des robots. Et d’autres projets sont en cours, comme celui appelé FURIOUS [FUturs systèmes Robotiques Innovants en tant qu’OUtilS au profit du combattant embarqué et débarqué], lancé en 2018.

Cela étant, acquérir des robots est une chose… encore faut-il évaluer les modes opératoires qu’ils sont susceptibles d’inspirer. Et voir comment il est possible de les exploiter et de les intégrer au mieux dans une manoeuvre. En outre, le recours à de telles machines risquent d’avoit des conséquences sur l’organisation du commandement [voire sur la façon de commander…].

D’où l’idée de créer une section dédiée à de tels expérimentations. La création de cette unité, appelée Vulcain, a été confirmée en mai dernier. Ce 16 juin, l’armée de Terre a donné quelques précisions supplémentaires à son sujet.

Ainsi, comme annoncé, cette section Vulcain verra le jour l’été prochain et prendra ses quartiers au Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine [CENZUB] – 94e RI de Sissonne. Elle sera composée d’un officier, de deux sous-officers et de dix militaires du rang. « Sa mission première sera de mettre en situation différents objets robotiques dans le cadre de situations tactiques » et elle « travaillera avec les produits Nerva de Nexter ainsi que de certains drones actuellement en dotation » précise l’armée de Terre.

Au CENZUB-94e RI, cette section Vulcain travaillera dans un premier temps avec la Force adverse [FORAD] afin de tester les robots et « familiariser les unités qui s’intraînent » avec ces derniers.

« Chaque robot sera commandé, chaque chef devra être capable de travailler avec des robots », insiste l’armée de Terre. En clair, il n’est pas question que ces machines soient « autonomes » : elles seront contrôlées à distance, en particulier celles qui seront éventuellement armées.

Quant au projet Vulcain dans son ensemble, il sera en partie porté par un « Centre d’Excellence en Robotique aéroterrestre », qui prendra ses quartiers à Satory. Sa raison d’être sera de favoriser la recherche et la coopération avec les industriels. L’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] et l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis y seront associés.

« Le Centre d’Excellence en Robotique aéroterrestre lui, aura pour principales missions d’explorer l’emploi des systèmes robotiques par une analyse fine des solutions proposées par les industriels et centres de recherches, d’évaluer les gains opérationnels pour les combattants et éclairer les futurs choix d’équipements qui rentreront en dotation dans les forces », a précisé l’ONERA, via un communiqué publié le 15 juin.

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