La Chine répond au G7 avec une nouvelle démonstration de force dans les environs de Taïwan

Les records sont faits pour être battus, dit-on… Et depuis de début de cette année, l’Armée populaire de libération [APL] s’y emploie en envoyant un nombre d’avions militaires sans cesse plus important dans la zone d’idenfication et de défense aérienne [ADIZ] de Taïwan.

Ainsi, en janvier, et alors que le président américain, Joe Biden venait de prendre ses fonctions et que le porte-avions USS Theodore Roosevelt [Carrier Strike Group 9] se déployait en mer de Chine méridionale, 15 appareils de l’APL, dont 2 avions de lutte anti-sous-marin Y-8 ASW et 12 chasseurs [2 Su-30, 4 J-16 et 6 J-10] furent repérés dans l’ADIZ de Taïwan. Et cela, un jour après une première démonstration de force ayant impliqué pas moins de 8 bombardiers stratégiques H-6K.

Puis, fin mars, l’APL fit monter les enchères, avec 20 appareils. La formation chinoise comprenait douze chasseurs [10 J-16 et 2 J-10], un avion d’alerte avancé KJ-500 AEW&C ayant pris position au sud de l’île, deux Y-8 ASW, un autre Y-8 de guerre électronique et quatre bombardiers H-6K. Ces derniers s’aventurèrent vers la côte orientale de Taïwan, là où sont implantés deux importantes bases de la force aérienne taïwanaise, à savoir celles de Chiashan et de Taitung.

Le mois suivant, la défense aérienne taïwanais fut de nouveau sollicitée pour tenir à l’oeil un formation comptant 25 avions de l’APL. Cette fois, les appareils chinois se contentèrent de patrouiller au sud de Taïwan. Ce qui n’a pas été le cas pour la dernière – et la plus importante jusqu’alors observée – incursion dans l’ADIZ taïwanaise…

En effet, ce 15 juin, soit deux jours après que le G7 a souligné l’importance de la paix et de la stabilité dans le détroit de Taïwan à l’occasion du sommet de Carbis Bay [Royaume-Uni], Taipei a fait état de la présence de 28 avions de l’APL dans les environs de l’île, dont 20 chasseurs [14 J-16 et 6 J-11], 4 bombardiers H-6K, 2 KJ-500, 1 Y-8 EW [guerre électronique] et 1 Y-8 ASW.

Le ministère taïwanais de la défense a précisé qu’il a fait décoller des avions de combat [dont le type n’a pas été précisé] pour intercepter la formation chinoise. Cette dernière s’est scindée en plusieurs groupes. Les deux KJ-500 sont ainsi restés au sud de Taïwan [alors qu’un seul aurait suffi…], sous la protection de 10 J-16 et des 6 J-11. Puis deux bombardiers H-6K ont volé jusqu’à la pointe méridionale de l’île avant de rebrousser chemin. Mais deux autres, accompagnés par 4 J-16 et le H-6 ASW, ont continué leur parcours, jusqu’à la hauteur des bases de Taitung et de Chiashan.

Cette nouvelle démonstration de force chinoise près de Taïwan peut être considérée comme la réponse de Pékin aux dernières déclarations du « Groupe des 7 » [Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni] et de l’Otan.

« Nous réitérons l’importance de maintenir une région indopacifique libre et ouverte, qui est inclusive et fondée sur la primauté de droit. Nous soulignons l’importance de la paix et de la stabilité dans l’ensemble du détroit de Taïwan et nous encourageons les parties de chaque côté du détroit à résoudre leurs enjeux de manière pacifique. Nous demeurons vivement préoccupés par la situation dans les mers de Chine orientale et méridionale et nous nous opposons fermement à toute tentative unilatérale de changer le statu quo et de faire élever les tensions », ont en effet affirmé les dirigeants du G7.

« Nous réclamons également la 2e phase de l’étude sur les origines de la COVID-19 et souhaitons qu’elle soit réalisée dans les plus brefs délais et qu’elle soit transparente, conduite par des experts, fondée sur la science et commandée par l’OMS, y compris, comme le rapport des experts le recommande, qu’elle soit réalisée en Chine », indique également la déclaration finale du sommet de Carbis Bay.

L’ambassade de Chine à Londres a immédiatement réagi à cette déclaration en dénonçant une « diffamation gratuite » à l’égard de Pékin et une « ingérence dans les affaires intérieures chinoises ».

Et d’ajouter : « Nous défendrons résolument notre souveraineté nationale, notre sécurité et nos intérêts de développement, et nous lutterons résolument contre toutes sortes d’injustices et d’atteintes imposées à la Chine. »

Quant aux chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Otan, ils ont souligné les « défis systémiques » qu’impose la Chine, après avoir dénoncé ses politiques « coercitives » ainsi que son manque de transparence en matière militaire.

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