L’hypothèse d’une version navale de l’avion furtif chinois FC-31 se précise

Ces derniers jours, plusieurs photographies et vidéos, diffusées via les réseaux sociaux, ont permis de mesurer les progrès accomplis à un rythme soutenu par la China State Shipbuilding Corporation [CASC] dans la construction du troisième porte-avions de la composante navale de l’Armée populaire de libération [APL]. L’examen de ces documents par plusieurs analystes a confirmé certaines hypothèses jusqu’alors faites à son sujet.

Ainsi, ce nouveau navire, appelé pour le moment « Type 003 », devrait afficher un déplacement de 85.000 à 90.000 tonnes, ce qui le classerait dans la catégorie des porte-avions américains, quoique ces derniers sont légèrement plus imposants.

En outre, à la différence des CNS Liaoning et Shandong, les deux premiers porte-avions chinois dont la configuration est dite STOBAR [Short Take-Off But Arrested Recovery], ce Type 003 sera doté d’au moins deux catapultes, très probablement électromagnétiques, et devrait avoir la capacité de « lancer et de ramasser » simultanément des aéronefs. Ce qui donne plus de flexibilité dans les opérations aériennes. Autre détail : les photographies suggèrent qu’il comptera deux ascenceurs pour avions, installés à tribord.

Justement, s’agissant des aéronefs qu’il mettra en oeuvre, on sait que l’avion de guet aérien Xian KJ-600, dont un prototype a effectué un premier vol en août 2020, fera partie de groupe aérien embarqué [GAé]. Le développement de cet appareil avait été confirmé par des photographies de la maquette en béton d’un porte-avions, utilisée comme plateforme d’essais électromagnétiques par l’Institut 701, établi à Wuhan.

Or, c’est également à cet endroit qu’a été repérée une maquette à l’échelle 1:1 de ce qui semble être une version navale du FC-31 « Gyrfalcon », un avion de combat de 5e génération mis au pont par Shenyang Aircraft Corporation.

Dévoilé en 2012, le FC-31 a depuis beaucoup évolué. Au départ, les intentions de son constructeur n’étaient pas claires. Il fut notamment avancé que cet appareil serait destiné à l’exportation, ce qui pouvait paraître curieux, dans la mesure où les coûts de possession d’un tel avion semblaient beaucoup trop élevés pour les clients traditionnels de l’industrie chinoise de l’armement.

Cependant, quelques indices furent donnés par la suite. En 2018, général Zhang Honghe, commandant en second de composante aérienne de l’APL, confia au South China Morning Post qu’il était question de mettre au point un nouvel avion de combat embarqué pour remplacer le J-15 « Flying Shark », une copie chinoise du Su-33 russe aux performances jugées insuffisantes, notamment en termes de capacité d’emport de carburant et de munitions.

Plus d’un an plus tard, le Global Times, journal affilié au Parti communiste chinois, relaya l’hypothèse selon laquelle le FC-31 pourrait servir de base au développement d’un avion embarqué, alors désigné par les initiales JJ.

Et, en mars dernier, Shenyang Aircraft Corporation laissa entendre que ce serait effectivement le cas, après avoir publié un communiqué sur le réseau social WeChat. Ainsi, le constructeur chinois affirma que la mise au point d’un chasseur embarqué de 5e génération allait être accélérée en 2021. Pour illustrer son propos, il joignit à son texte la photographie d’un… FC-31.

Quoi qu’il en soit, pratiquement ous les systèmes et équipements mis en service au sein de la marine chinoise – ou sur le point de l’être – ont été aperçus à un moment ou à une autre sur le site de l’Institut 701 de Wuhan.

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