Le drone MQ-25 Stingray ravitaille un F/A-18 Super Hornet en vol pour la première fois

Développé par Northrop Grumman, le X-47B fut le premier drone de combat à être capable d’apponter et d’être catapulté depuis un porte-avions. Et il fut également précurseur en matière de ravitaillement en vol automatisé puisqu’il réussit, en 2015, plusieurs « contacts » avec le panier « entonnoir » situé à l’extrémité du tuyau souple d’un KC-707 Omega.

Ces essais avaient été menés dans le cadre du programme UCLASS [Unmanned Carrier Launched Surveillance and Strike], qui devait permettre de doter l’US Navy de drones de combat embarqué. Seulement, cette dernière révisa ses plans… Et, en 2016, elle lança le projet « Carrier-Based Aerial-Refueling System » [C-BAR].

En effet, afin de permettre à ses porte-avions de se tenir hors de portée de missiles anti-navires – comme le DF-21 chinois, dont on ignore les capacités réelles -, l’US Navy décida le développement de drones capables de ravitailler en vol d’autres aéronefs.

Ainsi, un de ce type, capable de fournir 7.000 litres de carburant à 500 milles du porte-avions, permettrait de frapper plus fort et, surtout, de plus loin, tout en libérant les F/A-18 Super Hornet de leurs missions dites « Nounou » [configuration pour le ravitaillement en vol, ndlr], qui peuvent représenter jusqu’à 30% de leur temps de vol.

En 2018, Boeing fut désigné pour mener à bien le programme C-BAR, avec le drone MQ-25 « Stingray », lequel effectué son vol inaugural l’année suivante. Les travaux ont rapidement progressé puisque cet appareil a volé en configuration ravitailleur en décembre dernier.

Et, ce 7 juin, Boeing a annoncé qu’un MQ-25 avait transféré, trois jours plus tôt, du carburant à un F/A-18 Super Hornet. C’est la première fois dans l’histoire de l’aéronautique qu’un drone ravitaille un aéronef en vol.

« Au cours de la première partie du vol, le pilote du F/A-18 a volé en formation serrée derrière le MQ-25 pour s’assurer de ses performances et de sa stabilité avant le ravitaillement », explique Boeing. « Les deux appareils ont volé à des vitesses et à des altitudes appropriées sur le plan opérationnel. Une fois l’évaluation terminée, et en toute sécurité, le panier-entonnoir du MQ-25 s’est déployé et le pilote du F/A-18 s’est ‘branché’ sur le drone pour recevoir le carburant prévu », a continué l’industriel.

Avant de réaliser cette première, le MQ-25 T1 a effectué 25 vols, lequels ont permis d’ouvrir l’ensemble de son domaine de vol. Ces essais ont été complétés par des simulations réalisées avec des modèles numériques.

Pour autant, il reste encore du chemin à faire pour que le MQ-25 puisse être mis en oeuvre depuis le pont d’un porte-avions. D’après Boeing, il entamera, à cette fin, une campagne d’essais à Norfolk d’ici la fin de cette année.

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