L’armée de l’Air & de l’Espace a déclaré la capacité tactique initiale de l’A400M Atlas

En mars, la Direction générale de l’armement [DGA] a indiqué avoir reçu le 18e avion de transport A400M « Atlas » [sur 50 commandés, ndlr], doté des dernières capacités tactiques validées, dont le largage de parachutistes en simultané par les deux portes latérales et le suivi de terrain à très basse altitude en mode automatique [LLF/Low Level Flight] dans des conditions de vol à vue [VFR – Visual Flight Rules].

Depuis, l’Escadron de transport 1/61 Touraine et l’équipe de marque Avions de transport tactique [EMATT] ont poursuivi la validation de ces capacités tactiques, comme encore en avril dernier, avec plusieurs approches sur la plage de Pembrey [Pays de Galles], selon des procédures dites « bump & go » [posé/redécollé], ce qui, selon l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE], était une « première pour le posé sur terrain sommaire d’un A400M français sur ce type de surface » [photo ci-dessous].

Par ailleurs, à l’occasion de la livraison du 100e A400M [destiné à l’Ejército del Aire’], Airbus a fait le point sur le développement d’autres capacités tactiques attendues.

Ainsi, l’industriel a indiqué que des tests supplémentaires avaient été effectués par des équipages français et espagnols pour « étendre la capacité de largage aérien, y compris de plateformes multiples par extraction [23 tonnes] ». Et d’ajouter : « Un autre moyen de livrer du fret sur des pistes d’atterrissage austères sans équipement de manutention a également été certifié : charge militaire jusqu’à 19 t de palettes [en un seul passage] ou 25 t [en deux passages] sur pistes aménagées et non aménagées. »

Ces progrès ont donc permis à l’armée de l’Air & de l’Espace de déclarer la « capacité tactique initiale de l’A400M Atlas », le 3 juin. « Troisième jalon capacitaire à être franchi, il formalise l’aptitude au déploiement de l’Atlas lors d’opérations de longues durées pour y effectuer des missions de liaisons intra-théâtre et d’aérolargage dans un environnement potentiellement contesté, avec tout l’écosystème associé », a-t-elle expliqué.

En clair, l’aAE a validé la capacités de l’A400M à se poser sur n’importe quel type de terrain, ce qui fait que ses équipages sont désormais en mesure « d’acheminer sur des pistes en latérite de moins de 1 500 m de long, des véhicules de combat de plus de 24 tonnes, de jour comme de nuit, en utilisant des jumelles de vision nocturne si nécessaire. »

Le largage par gravité a également été validé. Pour ce mode d’action « essentiel aux opérations », l’A400M peut larguer en une seule fois jusqu’à 25 tonnes de matériel… ce qui permet d’acheminer rapidement un « volume décuplé de moyens, en s’affranchissant des manœuvres au sol susceptibles d’exposer le personnel évoluant en environnement contesté. » Et cela d’autant plus que l’avion d’Airbus dispose d’un système d’autoprotection contre les menaces de type missiles guidés par infrarouge.

Cette capacité tactique initiale constitue le dernier jalon avant que ne soit déclarée la « pleine capacité opérationnelle » de l’A400M au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace. L’un des derniers point encore à valider concerne le ravitaillement en vol des hélicoptères, une capacité pour laquelle Airbus a eu quelques difficultés à mettre au point. Elle devrait finalement être certifiée d’ici la fin de cette année.

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