Des avions militaires de transport chinois interceptés par des chasseurs malaisiens près de récifs contestés

Les récifs « James Shoal » et « Luconia Shoal » sont actuellement administrés par la Malaisie. Sauf qu’ils font partie de la ligne en « neuf traits » que produit Pékin pour justifier ses prétentions territoriales en mer de Chine méridionale. Ces dernières années, des « pêcheurs » chinois y sont régulièrement repérés par les forces navales malaisiennes. Comme en 2016, quand la présence d’une centaine de navires de pêche immatriculés en Chine donna lieu à de vives protestations de Kuala Lumpur.

Cela étant, la Malaisie entretient des relations cordiales avec la Chine. Notamment quand Najib Razak était Premier ministre, ce dernier ayant signé un accord de coopération navale avec Pékin en 2016, avec l’acquisition de quatre patrouilleurs côtiers à la clé. Seulement, il apparut par la suite qu’il avait bénéficié de financements chinois en échange de quelques contreparties [dont l’attribution de marchés à des entreprises de l’Empire du Milieu pour la construction d’infrastructures…]. Et, depuis, il a été condamné pour corruption, dans le cadre d’une autre affaire.

Quoi qu’il en soit, la Chine lorgne toujours sur les récifs malaisiens. Et elle vient de le rappeler le 31 mai, avec une formation de 16 avions de transport Xi’an Y-20 et Ilyushin Il-76 de l’Armée populaire de libération [APL].

Ainsi, selon la Royal Malaysian Air Force [RMAF], les avions de transport chinois, évoluant en « formation tactique », ont été reperés une première fois à 11h53 [heure locale] par une station radar installée dans l’État de Sarawak, alors qu’ils s’approchaient de la région d’information de vol [FIR] de Kota Kinabalu.

Volant à une altitude comprise entre 23’000 et 27’000 pieds, les équipages de l’APL n’ont pas répondu aux appel des contrôleurs aériens malaisiens, ce qui l’a conduit à faire décoller des avions de combat léger Hawk 208 [le nombre d’appareils n’a pas été précisé, ndlr] depuis la base de Labuan pour les intercepter et les identifier.

Puis, ayant survolé les récifs contestés, situées dans la zone économique exclusive [ZEE] malaisienne, les Y-20 et Il-76 chinois ont fait demi-tour alors qu’ils se trouvaient à 60 nautiques des côtes de la Malaisie. « Ces appareils [chinois] sont des avions de transport stratégique et sont capables d’effectuer une variété de missions », a relevé la RMAF.

Le minisitre malaisien des Affaires étrangères, Hishammuddin Hussein, a immédiatement réagi en qualifiant le vol des avions de l’APL « d’intrusion » et en annonçant que l’ambassadeur chinois en poste à Kuala Lumpur serait convoqué. En outre, il insisté en parlant d’une « atteinte à l’espace aérien et à la souveraineté de la Malaisie. »

« La position de la Malaisie est claire : avoir des relations diplomatiques amicales avec n’importe quel pays ne signifie pas que nous ferons des compromis sur notre sécurité nationale », a encore affirmé le chef de la diplomatie malaisienne. « La Malaisie reste fermement résolue à défendre sa dignité et sa souveraineté », a-t-il prévenu.

En retour, le porte-parole de l’ambassade de Chine à Kuala Lumpur a assuré que les activités des avions de transport de l’APL étaient « des entraînements de routine » qui « ne visaient aucun pays ». Et d’ajouter : « Selon la législation internationale, les avions militaires chinois peuvent bénéficier de la liberté de survol » dans la région concernée.

« La Chine et la Malaisie sont des voisins amis, et la Chine est disposée à poursuivre les consultations amicales bilatérales avec la Malaisie pour maintenir conjointement la paix et la stabilité régionales », a encore dit ce porte-parole.

Photo : RMAF

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]