Avec la nacelle NITRATHE, l’A400M Atlas pourra concilier les missions de transport et de reconnaissance

Comme l’a récemment montré le concept du constructeur sud-coréen Korea Aerospace Industries [KAI] et hormis le cas particulier des « gunships », la tendance actuelle est d’impliquer davantage les avions de transport tactique dans des opérations de combat.

Aux États-Unis, il est ainsi question de faire du C-130 Hercules un « porte-drones aérien » en lui donnant la capacité de larguer et de récupérer des drones X-61A Gremlins. Autre projet : celui qui, appelé désormais « Rapid Dragon », consiste à larguer depuis un avion de transport des munitions palettisées, en l’occurrence des missiles AGM-158 JASSM [Joint Air to Surface Standoff Missile].

En Europe, l’A400M « Atlas » pourrait bien avoir d’autres missions que celles qui lui sont assignées actuellement [transport, ravitaillement en vol, largage de parachutistes, etc]. Ainsi, dans le cadre du programme SCAF [Système de combat aérien du futur], Airbus Defence & Space développe un concept visant à mettre en oeuvre des effecteurs connectés depuis un avion de ce type.

Mais d’autres projets sont en cours, comme de l’entreprise française Turgis & Gaillard. En 2016, elle avait le voile sur le système SSA-1101 Gerfaut, devant permettre à un C-130H Hercules de tirer des armements air-sol modulaires [AASM] Hammer, grâce à un dispositif monté à la place d’un réservoir externe. Une telle capacité avait suscité l’intérêt du Commandement des opérations spéciales [COS], et de l’Escadron de transport 3/61 Poitou en particulier.

Depuis, Turgis & Gaillard a développé d’autres concepts, comme le SSA-1604 Foudre, c’est à dire un « système de mise en œuvre de munitions de précision depuis la soute d’un avion de transport tactique », qui n’est pas sans rappeler le programme Rapid Dragon américain.

Autre projet : le SSA-1702 NITRATHE, qui est un « système de surveillance, de reconnaissance, de ciblage et de transmission, emporté sous la voilure d’un avion de transport tactique. » Ce qui ne manque pas d’intérêt car il permettrait à un A400M de faire d’une pierre deux coups, c’est à dire de faire du renseignement tout en assurant une mission de transport. Le tout, sans apporter la moindre modification puisqu’un tel dispositif – doté d’une boule optronique Euroflir 610 de Safran – se logerait dans une nacelle ayant les mêmes dimensions que celle utilisée pour le ravitaillement en vol.

Le développement du SSA-1702 NITRATHE a débuté en 2017. D’après Raids Aviation, Turgis & Gaillard assure être en mesure de proposer un produit fini dans les 18 mois. Un dossier de financement a été déposé en décembre dernier. Reste à voir si un tel système peut séduire le 3/61 Poitou, dont trois équipages doivent être qualifiés sur A400M Atlas.

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