Mer Noire : Des Mirage 2000 français interceptés à trois reprises par les forces aériennes russes

En février, le ministère russe de la Défense fit savoir que deux Mirage 2000D et un avion ravitailleur C-135FR de l’armée de l’Air & de l’Espace [aAE] avaient été interceptés et identifiés par « deux chasseurs Su-27 […] du district militaire sud » pour « empêcher une violation de la frontière de l’État russe » alors qu’ils volaient dans l’espace aérien international, au-dessus de la mer Noire.

Et cela n’était pas une première puisque deux autres Mirage 2000D avaient également été approchés dans le même secteur par des Su-27 russes en octobre dernier. Même chose pour un C-160 Gabriel [spécialisé dans le recueil de renseignement électronique] quelques semaines plus tard. Et ce n’était visiblement pas une dernière.

En effet, les autorités militaires russes ont indiqué que des patrouilles aériennes françaises venaient d’être interceptées à trois reprises au-dessus de la mer Noire au cours de ces dernières 72 heures.

Ainsi, le 10 mai, deux Mirage 2000D et un C-135 ont été escortés par des Su-27. Même chose le lendemain, à la différence que la formation française a interceptée par des Su-30.

Puis, ce 12 mai, le ministère russe de la Défense a publié un troisième message pour faire à nouveau état de l’interception de deux Mirage 2000D et d’un C-135 par un Su-27. « Le vol de l’avion russe a été effectué dans le strict respect des règles internationales d’utilisation de l’espace aérien » et que les frontières de la Russie n’ont pas été violées par la patrouille française.

Les images d’une des interceptions publiées par les autorités russes ne permettent pas de distinguer la [ou les] nacelle[s] mise[s] en oeuvre par les deux Mirage 2000D de l’aAE. Contrairement à la vidéo qui avait été diffusée en février, cette dernière ayant permis de voir que l’un appareils français était équipé d’une nacelle ASTAC, laquelle sert à établir l’ordre de bataille « électronique » d’une zone donnée.

Cela étant, il y a tout lieu de penser que les trois missions que viennent de réaliser ces Mirage 2000D visaient à collecter des renseignements électroniques concernant les forces russes déployées en Crimée. Et cette activité pour moins inhabituelle s’explique par les récents mouvements de troupes – importants – observés près de la frontière ukrainienne en mars et en avril. En clair, il s’agit pour l’aAE – et surtout pour la Direction du renseignement militaire – d’avoir une idée précise des capacités russes dans le secteur.

Outre ces missions assurées par les Mirage 2000D et les C-135FR, la Marine nationale a également envoyé le patrouilleur de haute-mer [PHM] Commandant Birot patrouiller en mer Noire. Et depuis qu’il navigue dans la région [c’est à dire depuis le 11 mai], il fait l’objet d’une surveillance de la part de la marine russe.

« Les forces et les moyens de la flotte de la mer Noire ont commencé à surveiller les actions du navire Commandant Birot de la marine française, entré en mer Noire le 11 mai 2021 », a en effet déclaré le le Centre de contrôle de la défense nationale russe dans un communiqué.

Photo : Interception du 12/05/2021 – copie d’écran

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