L’Argentine négocie l’achat de 12 avions de combat JF-17/FC-1 auprès de la Chine

Depuis que la Fuerza Aérea Argentina a fait voler pour la dernière fois ses Mirage IIIEA/DA et 5P Mara en 2015, l’Argentine ne dispose plus d’avions de combat supersoniques. Même après l’achat auprès de la France, pour 12 millions d’euros, de cinq Super Étendard Modernisés [SEM] que la Marine nationale venait de retirer du service. En effet, ces appareils, conçus pour l’assaut, ne sont pour le moment pas en état de voler, faute de pouvoir se procurer de sièges éjectables. Un appel d’offres a cependant lancé par Buenos Aires pour y remédier.

Quoi qu’il en soit, la force aérienne argentine est toujours en quête d’un avion de combat susceptible de reprendre les missions des Mirage IIIEA/DA et 5P Mara. Et les difficultés budgétaires qui sont les siennes limitent évidemment la marge de manoeuvre.

Par le passé, il fut question d’un achat de Mirage F1 d’occasion auprès de la France et de l’Espagne. Mais l’affaire ne fut pas conclue, les appareils en question étant finalement cédés aux sociétés militaire privées ATAC et Drakken International. L’hypothèse du JAS-39 Gripen, du constructeur suédois Saab, fut ensuite avancée… Mais lee manque de moyen et le veto britannique eurent raison de cette piste.

Puis, pendant un temps, Buenos Aires négocia l’achat de 14 avions KFIR [inspiré du Mirage III français] auprès du groupe israélien Israel Aircraft Industries [IAI]. Mais là encore, les discussions de purent aboutir. Finalement, la Fuerza Aérea Argentina jeta son dévolu sur le F/A-50 « Golden Eagle » du sud-coréen KAI, cet appareil offrant un bon compromis entre les capacités recherchées et le prix.

Mais ce ne fut pas pour des raisons budgétaires que les négociations sur l’achat de dix exemplaires capotèrent. Encore une fois, en raison du conflit qui l’oppose à Buenos Aires au sujet des Malouines/Falklands, Londre s’opposa à cette vente potentielle, le KA-50 étant assemblés avec six composants « principaux » produits par des fournisseurs britanniques.

Finalement, l’idée – un temps envisagée – de se tourner vers la Chine a de nouveau fait surface. « Il y a clairement des offres qui nous sont inaccessibles et d’autres qui sont plus raisonnables. Il y a le JF-17 [ou FC-1] chinois, qui vole au Pakistan. Il peut être une solution », avait estimé Augustin Rossi, le ministre argentin de la Défense, dans un entretien donné en décembre 2020 au site InfoDefensa. « Je crois que l’Argentine doit avoir une force aérienne avec des avions supersoniques. C’est comme ça », avait-il par ailleurs insisté.

Visiblement, la Chine n’entend pas laisser passer une telle occasion. Selon la presse locale, une délégation la China National Aero-Technology Import & Export Corporation [CATIC] est arrivée à Buenos Aires pour entamer – ou plutôt reprendre – des négociations portant sur la livraison potentielle de 12 JF-17 « Thunder ».

En effet, lors de l’édition 2014 du Salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget, des représentants de la Fabrica Argentina de Aviones [FAdeA] confièrent avoir eu des discussions pour une co-production éventuelle du JF-17/FC-1 en Argentine. Mais les choses n’allèrent pas plus loin… Du moins jusqu’à la reprise des négociations.

Cela étant, l’économie Argentine n’est pas au mieux. La pandémie de covid-19 lui a encore perdre dix points de PIB, l’inflation est repartie nettement à la hausse et le pays doit renégocier sa dette auprès de ses créanciers, dont le Fonds monétaire international [FMI], auquel il doit 45 milliards de dollars. Mais il n’est pas impossible que le Chine soit prête à faire des facilités de paiement pour l’achat de 12 JF-17/FC-1, l’Argentine étant le sixième pays au monde le plus riche en ressources minières [or, argent, cuivre, lithium, fer, zinc, uranium, etc].

Pour rappel, le JF-17/FC-1 est en mesure voler à la vitesse de Mach 1,6 avec son moteur RD-39 de facture russe. Il peut emporter jusqu’à 3.800 kg de munitions grâce à sept points d’emport. La version Block 3, en cours de développement, devrait être dotée d’un réacteur chinois, d’un radar à antenne active KLJ-7A, d’un viseur de casque et de nouvelles commandes de vol électriques.

 

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