Covid-19 : Vaccination obligatoire pour les militaires envoyés en opérations extérieures

Avant d’appareiller pour la mission Clemenceau 21, en février, tous les marins du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle ont été vaccinés contre la covid-19. Même chose pour les équipages du porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre et de la frégate légère furtive [FLF] Surcouf, avant leur départ pour la mission Jeanne d’Arc 2021, ainsi que pour les personnels de la Force océanique stratégique [FOST].

Que la priorité en matière de vaccination ait été donnée aux marins s’explique par le fait que la distanciation sociale à bord d’un navire est très compliquée, comme l’a montré l’épidémie de covid-19 survenue à bord du porte-avions Charles de Gaulle en 2020. Pour rappel, 1.081 marins [sur 2.010] du groupe aéronaval avaient été testés positifs à la covid-19, ce qui avait conduit à écourter la mission Foch 2020.

Cela étant, s’agissant de l’ensemble des militaires envoyés en opérations extérieures, la vaccination contre la covid 19 est désormais obligatoire. C’est en effet ce qu’a annoncé Florence Parly, la ministre des Armées, ce 7 mai.

« Tous les militaires en opération extérieure seront désormais vaccinés. La santé de nos militaires est essentielle à l’accomplissement de leur mission », a indiqué la ministre, via Twitter. Et d’ajouter : « Merci à l’engagement du SSA [Service de Santé des Armées, ndlr] pour nos forces armées. La mission est sacrée, la santé aussi. »

Cela signifie que, désormais, la vaccination contre la covid-19 est inscrite au calendrier vaccinal des armées. Ce qui signifie qu’un militaire ne peut s’y soustraire sauf à être considéré comme « inapte », comme l’a confirmé l’arrêt n°222918 du 3 mars 2004 rendu par le Conseil d’État. Un refus peut aller loin car, selon le cabinet MDMH AVOCATS, spécialisé dans les affaires militaires, il peut « être considéré comme une faute contre la discipline ».

« Cette vaccination est obligatoire. Son refus occasionnera l’inaptitude de l’intéressé à l’OPEX [opération extérieure] considérée », a d’ailleurs insisté le colonel Frédéric Barbry, le porte-parole de l’État-major des armées [EMA], auprès de l’AFP. « Il s’agit de préserver la santé des personnels des forces armées et de maintenir nos capacités opérationnelles », a-t-il fait observer.

Actuellement, plus de 7.000 militaires français sont déployés sur un théâtre extérieur, dont plus de 5.000 au Sahel. La campagne de vaccination va donc « prioriser les personnels envoyés dans des endroits à faible offre de soins », a expliqué le colonel Barbry.

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