Marine : Un sous-marin a tiré un missile Exocet en coopération avec un avion de patrouille maritime ATL2

En mars 2020, lors d’un exercice « linkex », un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] de type Rubis avait désigné une cible à des Rafale M du porte-avions Charles de Gaulle, après leur avoir transmis les informations dont ils avaient besoin via un avion de guet aérien E-2C Hawkeye, en utilisant la liaison de données tactiques L-11. Il s’agissait ainsi de mettre en pratique le concept de « veille coopérative navale », qui vise à mettre en réseau les moyens d’une force navale pour partager les informations afin de démultiplier les effets qu’elle est susceptible de produire.

Un peu plus d’un an après, un nouvel exercice de type « linkex » a été organisé, mais avec les rôles inversés, c’est à dire qu’une cible a été désignée à un SNA par un avion de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL 2].

Ainsi, via la réseaux sociaux, la Marine nationale a diffusé une vidéo montrant le tir d’un missile anti-navire SM39 Exocet par un SNA alors en patrouille dans l’océan Atlantique.

« Le 19 avril, un sous-marin nucléaire d’attaque a détruit une cible située à une distance d’une trentaine de kilomètres grâce à un missile à changement de milieu SM39. Le sous-marin a effectué ce tir sur une cible fixe située dans une zone d’exercice en Atlantique », explique la Marine nationale. Et d’ajouter : « L’objectif de cet entraînement : la mise en œuvre d’une arme de combat sur une cible désignée par un avion de patrouille maritime ATL2. »

Pour rappel, emportant également des missiles anti-navires AM-39 Exocet, l’Atlantique 2 est équipé d’un radar lui permettant de détecter sur 360° de cibles de surface de très faible dimension, lui-même assocé à un détecteur infrarouge [FLIR] pour identifier des objectifs à grande distance. Il dispose également d’un système de détection d’émissions radar. La version « rénovée » de cet appareil [standard 6] possède des capacités de détection accrues, grâce au radar à antenne active Searchmaster, fourni par Thales.

Par ailleurs, le plan stratégique « Mercator accélération 2021 » indique que les « objectifs en matière de munitions complexes », comme les missiles et les torpilles, devront « être maintenus, voire revus à la hausse, selon les capacités des stocks dont l’augmentation est prévue par la Loi de programmation militaire 2019-25 ».

Quand il était chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Christophe Prazuck avait expliqué qu’il espérait pouvoir, à partir de 2022, « faire tirer une munition complexe par bateau de premier rang tous les deux ans ». Cela « n’est pas démesuré et permet de s’assurer que toute la chaîne de tir fonctionne », avait-il fait valoir. Cet objectif a été repris par son successeur, l’amiral Pierre Vandier.

Le volet « une marine de combat » concerne la « préparation technique et tactique au combat » qui « redevient une hypothèse de travail. Nous devons nous y préparer en intensifiant notre entraînement opérationnel. […] Nous nous y préparons en développant des tactiques dans de nouveaux milieux – spatial, cyber, spectre électromagnétique, champ informationnel – en intégrant d’autres domaines d’action et en travaillant avec les autres armées. […] Nous nous y préparons également en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait-il affirmé, lors d’une audition parlementaire, en octobre 2020.

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