La marine américaine dénonce l’attitude « agressive » d’un navire iranien près de patrouilleurs de l’US Coast Guard

Il y a exactement un an, dans les eaux internationales du nord du Golfe arabo-persique, des vedettes rapides iraniennes effectuèrent des manoeuvres qualifiées de « dangereuses » près d’une formation américaine comprenant l’USS Lewis B. Puller [navire de type Expeditionary Sea Base], l’USS Paul Hamilton, les patrouilleurs USS Sirocco et USS Firebolt ainsi que deux navires l’US Coast Guard, à savoir les USCGC Wrangell et Maui.

Suite à cet incident, qui n’était pas le premier, le président Trump s’était montré très ferme. « J’ai donné l’ordre à l’US Navy de détruire toute embarcation iranienne qui harcèlerait nos navires en mer », fit-il savoir, via Twitter.

Même s’il a été signalé des « attaques » contre des navires commerciaux [notamment israéliens], plus aucun incident de ce type n’a été rapporté par la suite. Du moins jusqu’à ce 27 avril.

En effet, la marine américaine a dénoncé l’attitude « agressive » de quatre bateaux de la composante navale du Corps des gardiens de la révolution iraniens, dont trois vedettes rapides et le navire de soutien Harth 55.

Ainsi, selon la 5e Flotte de l’US Navy, dans le quartier général est à Bahreïn, le Harth 55 « a croisé à plusieurs reprises à une distance inutilement proche » les USCGC Wrangell et Monomoy, deux patrouilleurs de l’US Coast Guard.

Et de préciser, images à l’appui : « Le Harth 55 s’est rapproché agressivement de la proue du Wrangell, ce qui a amené ce dernier à manœuvrer pour éviter la collision tout en faisant retentir cinq brefs coups de corne de brume »

Les équipages des deux patrouilleurs de l’USCG ont « émis de multiples avertissements », ce qui n’a pas dissuadé le Harth 55 de continuer ses « manoeuvres dangereuses », a avancé la même source, qui qualifie l’attitude iranienne de « dangeureuse » et de « non professionnelle ».

Les faits dénoncés par la marine américaine se sont produits le 2 avril, alors que les deux navires de l’US Coast Guard effectuaient une « patrouille de routine ». À ce moment-là, les négociations pour tenter de sauver l’accord sur le programme nucléaire iranien allaient reprendre à Vienne, avec l’objectif d’y réintégrer les États-Unis. D’où, sans doute, le silence sur cet incident.

Depuis, et même si Téhéran a annoncé son intention de produire de l’uranium enrichi à 60% après l’attaque du site de Natanz, les discussions ont semblé progresser. Du moins, c’est ce qu’a estimé Hassan Rohani, le président iranien, le 20 avril dernier.

Cela étant, la communication de l’US Navy est survenue alors que le Corps des gardiens des la révolution est affaibli par la mort de deux de ses cadres de haut rang, dont le général Mohammad Hosseinzadeh Hejazi, le numéro deux de l’unité al-Qods, l’unité chargée des opérations extérieures… Ainsi que par des propos du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, lesquels ont « fuité » dans la presse.

En effet, d’après l’enregistrement de l’une de ses conversations, M. Zarif a critiqué le général Qassem Soleimani. « Dans la République islamique, le champ militaire règne. J’ai sacrifié la diplomatie au [profit] du champ militaire » alors que le « champ militaire » doit être « au service de la diplomatie », a-t-il dit, dans une allusion à l’ex-chef de l’unité al-Qods, tué par une frappe américaine en janvier 2020, à Bagdad.

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