La Russie annonce qu’elle va commencer à retirer certaines de ses troupes déployées près de l’Ukraine

Pendant plus de trois semaines, les importants mouvements de troupes observés en Russie, près de la frontière ukrainienne, ont donné lieu à un regain des tensions entre Kiev et Moscou. Dans le même temps, les États-Unis, l’Union européenne et l’Otan, tout en demandant aux autorités russes des explications sur cette activité militaire, ont exprimé à la fois leurs inquiétudes mais aussi leur « soutien inébranlable » à l’intégrité et à la souveraineté de l’Ukraine.

« Ces mouvements de troupes à grande échelle, intervenant sans notification préalable, constituent une menace et un facteur de déstabilisation », ont même fait valoir les ministres des Affaires étrangères du G7, soulignant qu’un tel déplacement forces aurait dû faire l’objet d’une notification auprès de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe [OSCE].

En outre, cette concentration des forces russes près du territoire ukrainien avait débuté après l’adoption par Kiev d’un décret concernant la Crimée, qualifiée de « territoire temporairement occupé ». En outre, elle avait coïncidé avec une reprise des combats dans le Donbass, où les forces gouvernementales sont aux prises avec des séparatistes pro-russes.

Cela étant, le 13 avril, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a expliqué que ces mouvements de troupes – deux armées et trois unités aéroportées, selon lui – avaient été planifiés à des fins d’exercices. Et de préciser : « Réagissant aux activités militaires menaçantes de l’Otan, nous avons pris les mesures appropriées. »

Cependant, selon le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], c’est à dire le chef militaire de l’Otan, ce déplacement des troupes russes relevait davantage de la démonstration de force que de préparatifs en vue d’une invasion imminente de l’Ukraine. Un tel risque est « faible à moyen » pour les prochaines semaines, a-t-il affirmé lors d’une audition parlementaire.

En tout cas, à en croire M. Choïgou, la tension devrait retomber prochainement. En effet, le ministre russe a indiqué que le retrait des forces déployées près de l’Ukraine allait commencer.

« Les troupes ont démontré leur capacité à assurer une défense fiable du pays. J’ai donc décidé d’achever les activités d’inspection dans les districts militaires du Sud et de l’Ouest », frontaliers de l’Ukraine, a en effet M. Choïgou, ce 22 avril, avant d’ordonner aux unités concernées de « retourner vers leurs points de déploiement permanents » dès demain.

« D’ici le 1er mai 2021, renvoyez le personnel de la 58e armée du district militaire sud, de la 41e armée du district militaire central, des 7e, 76e et 98 divisions aéroportées vers leurs points de déploiement permanents », a ainsi ordonné M. Choïgou, lors d’un déplacement en Crimée.

À noter que, selon le compte-rendu publié par l’agence Tass, il n’a pas parlé des unités aériennes et navales… En revanche, le ministre a indiqué que les équipements et les armes de la 41e armée seront stockés à Pogonovo, à une centaine de kilomètres de la frontière ukrainienne [et plus précisément du Donbass], en vue de l’exercice Zapad 2021. Il est également nécessaire « d’analyser les inspections soudaines à tous les niveaux de gestion, d’élaborer un plan pour éliminer les carences et de commencer à le mettre en œuvre », a-t-il conclu.

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