L’avion-ravitailleur A330 MRTT d’Airbus est le seul en lice remplacer les CC-150 Polaris canadiens

Afin de renouveler les capacités de l’Aviation royale canadienne [ARC] dans le domaine du ravitaillement en vol, Ottawa a lancé le programme ASTRV [Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol], doté d’un budget pouvant aller de 1 à 4,99 milliards de dollars [canadiens]. Ce projet vise également à compléter les capacités en matière de transport aérien stratégique, lesquelles reposent sur des CC-17 Globemaster.

Le nombre d’appareils susceptibles d’être commandés n’a pas encore été précisé. Actuellement, l’ARC dispose de cinq CC-150 Polaris [des A-310 MRTT, ndlr], acquis auprès d’Airbus au début des années 1990.

« Ce projet remplacera les capacités de la flotte existante, y compris le transport aérien stratégique, le ravitaillement en vol, les évacuations sanitaires aériennes et le transport stratégique du gouvernement du Canada. La plateforme fournira le ravitaillement en vol à la fois pour les opérations nationales et les opérations de coalitions expéditionnaires, tout en complétant les capacités de transport aérien stratégique des flottes de CC-177 Globemaster et de CC-144 Challenger [ou son remplacement] », explique en effet le ministère canadien de la Défense.

Les industriels intéressés avaient jusqu’au 26 février pour remettre aux autorités canadiennes une première proposition. Sans surprise, Boeing poussa la candidature de son KC-46 Pegasus, pourtant issu d’un programme en difficulté aux États-Unis, tandis qu’Airbus proposa celle de son A330 MRTT « Phénix« , déjà en service au sein de 13 flottes aériennes différentes de par le monde.

Mais le duel entre les deux industriels n’aura pas lieu. En effet, le 1er avril, Airbus Defence & Space Canada a fait savoir qu’il venait d’être qualifié pour participer à l’appel d’offres relatif au projet ASTRV, l’A330 MRTT ayant été identifié comme étant « capable de répondre aux exigences » de l’ARC.

« L’A330 MRTT est le seul ravitailleur multi rôles de nouvelle génération éprouvé au combat, disponible sur le marché. Il est certifié pour opérer avec la majorité des aéronefs occidentaux, y compris les avions de chasse, de transport et de mission en service au Canada », a fait valoir Simon Jacques, président d’Airbus Defence and Space Canada, soulignant que cet appareil est en service dans 13 pays, « dont des alliés clés de l’OTAN et des partenaires du Groupe des cinq [Five Eyes] comme l’Australie et le Royaume-Uni. »

Quant au KC-46, il n’a pas encore été déclaré pleinement opérationnel par l’US Air Force, ce qui met cette dernière en difficulté. Les difficultés de cet appareil « mettent en péril la capacité des États-Unis à exécuter efficacement les opérations quotidiennes et les plans de guerre », a même récemment prévenu l’US Transportation Command [US TRANSCOM], chargé d’assurer la projection des forces américaines. Pour autant, cela n’a pas empêché Boeing de vendre son avion à Israël et au Japon…

Cela étant, les autorités canadiennes n’ont visiblement pas voulu prendre de risque, même si la capacité opérationnelle initiale des futurs avions-ravitailleur ne sera pas déclarée avant 2028. « Boeing a été informé par le gouvernement du Canada que le KC-46 n’était pas admissible au projet d’Avion stratégique de transport et de ravitaillement en vol », a ainsi indiqué l’industriel américain, selon Flight Global.

Photo : armée de l’Air & de l’Espace

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