La France pousse la candidature du Rafale en Ukraine

L’aviation de combat ukrainienne est exclusivement dotée d’avions de combat hérités de la période soviétique. Qui plus est, elle a été considérablement amoindrie depuis la prise de la Crimée par la Russie dans la mesure où 45 de ses MiG-29 furent saisis par les forces russes. Et elle put récupérer une trentaine d’appareils, ces derniers lui furent rendus sans les composants leur permettant de voler.

Outre les MiG-29, la force aérienne ukrainienne dispose d’une trentaine de Su-27 Flanker, de 17 bombardiers tactiques Su-24 « Fencer » et d’une poignée d’avions d’attaque Su-25 « Frogfoot ». Évidemment, étant donné les relations conflictuelles avec la Russie, cette situation est loin d’être idéale, d’autant plus que maintenir ces appareils en état de vol s’avère coûteux.

Aussi, en mai 2020, Kiev a adopté le plan « Air Force Vision 2035 » afin de moderniser son aviation de combat en la portant aux standards occidentaux. Ce qui suppose le lancement d’un appel d’offres en vue d’acquérir un avion de combat multirôles de génération 4.5 pour remplacer les appareils actuellement en service. Disposer d’un même type de chasseur permettrait ainsi de réduire les coûts d’entretien et de mutualiser les capacités.

Dans le détail, ce plan prévoit un investissement de 7,5 milliards d’euros environ. Il doit se dérouler en deux phases : la première vise à acquérir 6 à 12 nouveaux avions de combat entre 2023 et 2025. Ceci « afin de commencer des activités de test et d’évaluation opérationnelles pour étudier les formes et les méthodes d’emploi et l’organisation de la formation du personnel. » Puis, entre 2025-2030, il s’agira d’aquérir une trentaine d’avions supplémentaires.

En octobre 2020, le ministre ukrainien des Industries stratégiques, Oleh Urusky, a indiqué qu’aucune étude approfondie n’avait été jusqu’alors menée pour déterminer le type d’avion de combat qui correspondrait le mieux aux besoins des forces aériennes.

Cela étant, il a été avancé par les médias locaux que le choix pourrait se faire entre le F-16V américain ou le JAS-39 Gripen E/F. Mais d’autres options sont sur la table… Et il n’est pas impossible que l’appel d’offres ukrainien se traduise par un duel entre le Rafale de Dassault Aviation et le F/A-18 Super Hornet de Boeing. C’est, en tout cas, ce qu’avance Intelligence Online [IOL], site spécialisé dans le renseignement.

En effet, selon les sources de de ce dernier, la possible vente de Rafale à l’Ukraine est « tout en haut de l’agence de la prochaine visite » que doit faire prochainement le président Macron à Kiev.

« Le président français croit dans les chances du Rafale de s’imposer dans cet ancien bastion de l’industrie russe. Paris dispose d’un avantage : son dispositif commercial à même de soutenir un tel contrat est déjà en place », écrit IOL.

En outre, la France peut également compter sur Arsen Avakov, le ministre ukrainien de l’Intérieur, en poste depuis 2014. C’est sous sa responsabilité que Kiev a commandé 20 patrouilleurs auprès du chantier naval Ocea, en 2020, ainsi que 55 hélicoptères H225 et H125 auprès d’Airbus Helicopters.

Selon IOL, Paris pourrait garantir un éventuel contrat Rafale à hauteur de 85%. Une enveloppe de 1,5 milliard d’euros a déjà été prévue à cette fin par le ministère de l’Économie et des Finances.

Cela étant, les États-Unis n’ont pas évidemment pas dit leur dernier mot, d’autant plus qu’ils fournissent une aide militaire substantielle à l’Ukraine depuis 2014. Cette année encore, 125 millions de dollars ont été débloqués par le Pentagone à cette fin. Mais le reste [125 autres millions] ne le sera que si Kiev a « fait des progrès suffisants sur les principales réformes de son secteur de la défense. »

En outre, le président américain, Joe Biden, s’est empressé d’assurer que les « États-Unis n’acceptent pas et n’accepteront jamais la prétendue annexion de la péninsule [de Crimée] » et qu’ils se tiendront « aux côtés de l’Ukraine contre les actions agressives de la Russie. »

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