Vers un nouveau départ en mission de la frégate Jean Bart pour une démonstration au profit de la marine grecque?

Le 4 mars, la frégate anti-aérienne Jean Bart rentrait à Toulon à l’issue de son ultime mission avant son retrait du service actif. Du moins le pensait-on… En effet, d’après des informations de Naval News, qui s’appuie sur les confidences de « deux sources distinctes » de la Marine nationale, le navire pourrait bien appareiller de nouveau pour prendre la direction de la Méditerranée orientale [MEDOR].

Le but? Démontrer ses capacités à la marine grecque, laquelle est susceptible d’en prendre possession si Athènes retient l’offre de Naval Group pour se procurer quatre nouvelles frégates Belh@rra [ou FDI, pour Frégate de défense et d’intervention].

Pour rappel, la Grèce a lancé une procédure pour l’acquisition de quatre frégates et la modernisation de quatre modèles anciens [de la classe Hydra / Meko 200HN]. L’un des critères pour l’évaluation des propositions porte sur la capacité à fournir une « capacité intermédiaire » à la marine grecque. C’est à dire des navires lui permettant de patienter jusqu’à la mise en service des frégates qui seront commandées.

Cette semaine, La Tribune a révélé que Paris envisagerait de donner à Athènes les frégates « Jean Bart » et « Latouche-Tréville ». Si la seconde est encore en service [elle est actuellement en arrêt technique], la première ne l’est théoriquement donc plus. D’où cette « mission imprévue » évoquée par l’une des sources de Naval News.

Dans le cas d’un choix en faveur des frégates Belh@rra, alors le « Jean-Bart » et le « Latouche-Tréville » seront remis à Naval Group, qui aura à les mettre en condition avant de les céder à la marine grecque.

Cela étant, la concurrence est rude. Outre Naval Group, Lockheed-Martin [Multi-mission surface combatants – MMSC], Babcock [frégate de type 31], ThyssenKrupp Marine [Meko A200NG], Navantia [F-110] et Fincanteri [version italienne de la FREMM] sont sur les rangs.

En tout cas, la France ne ménage pas ses efforts pour remporter ce marché. La semaine passée, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] a rendu visite à son homologue grec.

Une occasion de « réaffirmer la relation amicale et historique qui unit les marines française et hellénique », a souligné l’ambassade de France en Grèce, sans dévoiler le contenu des échanges entre les deux officiers. Si ce n’est qu’elle a évoqué la bataille navale – décisive – de Navarin, remportée contre la Turquie par une coalition réunissant la France, le Royaume-Uni et la Russie, lors de la guerre d’indépendance grecque.

Puis, justement, le 25 mars, la ministre des Armées, Florence Parly, a assisté aux cérémonies marquant le bicentenaire de l’indépendance de la Grèce, auxquelles ont pris part 4 avions Rafale ainsi que la frégate multimissions [FREMM] Languedoc.

La ministre « évoquera le souhait des autorités grecques de renouveler une partie de leur flotte et détaillera l’offre française dans ce cadre, qui inclut : la fourniture de quatre frégates Belharra de nouvelle génération, la rénovation de quatre frégates grecques de classe Hydra et la fourniture d’une capacité intérimaire », avait préalablement indiqué le ministère des Armées.

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