Les frégates « Jean Bart » et « Latouche-Tréville » pourraient avoir une seconde vie sous pavillon grec

Le projet de la Grèce d’acquérir quatre nouvelles frégates et d’en moderniser quatre anciennes de type Meko 200 suscite les convoitises, avec pas moins de six industriels sur les rangs.

Au départ, le français Naval Group, avec la Belh@rra [ou frégate de défense et d’intervention – FDI] et l’américain Lockheed-Martin, prêt à écraser les prix pour livrer quatre Multi-mission surface combatants [MMSC, un navire dérivé de classe « Freedom », issue du programme Littoral Combat Ship], tenaient la corde.

Puis sont venus s’ajouter le britannique Babcock [frégate de type 31], l’espagnol Navantia [F-110], l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [Meko A200NG] et l’italien Fincantieri [FREMM], avec lequel Naval Group fait pourtant cause commune au sein de la co-entreprise Naviris.

Pour le moment, on ne connaît pas le contenu exact de toutes les offres. Cela étant, le 13 mars, Lockheed-Martin a communiqué sur la sienne, précisant qu’il proposerait de moderniser les 4 MEKO grecques avec le système de combat dérivé de l’AEGIS [le « COMBATSS-21 »], c’est à dire le même qui équipera les quatre MMSC qu’il espère vendre à Athènes. En outre, il a également promis une participation de chantiers navals grec au programme FFG[X], qui vise à construire dix frégates de type « Constellation », sur la base des FREMM italienne, pour l’US Navy.

Reste que le choix que fera le gouvernement grec devra prendre en compte, outre les besoin de sa marine, plusieurs « sous-paramètres », dont l’implication de l’industrie navale locale et la fourniture d’une « solution intérmédiaire », c’est à dire le prêt de navires devant permettre d’attendre la mise en service des nouvelles frégates.

Sur ce dernier point, Naval Group, qui peut compter sur le soutien de ministère des Armées, a une carte à jouer. En mars, le site grec OnAlert a indiqué que l’offre française répondait « aux critères opérationnels de la marine » tout en apportant « une solution intermédiaire pendant la construction de nouvelles frégates » et en impliquant l’industrie navale grecque. Et de souligner qu’elle était alors la « plus complète ».

S’agissant des navires susceptibles d’être cédés à la Grèce, la piste la plus évidente semblait être celle de deux frégates légères furtives [FLF] de la Marine nationale, qui en possède actuellement cinq, dont trois doivent être modernisées afin d’en faire des bâtiments de « premier rang ».

Seulement, cette solution ne semblait pas satisfaire l’état-major de la Marine nationale, qui n’a jamais assez de frégates pour respecter son contrat opérationnel.

Aussi, d’après La Tribune, qui s’appuie sur des sources « concordantes », la France proposerait finalement deux navires de premier rang, à savoir la frégate anti-aérienne [FAA] Jean Bart, qui vient de terminer son ultime déploiement sous la pavillon français, et la frégate anti-sous-marine [FASM] Latouche-Tréville, qui, actuellement en arrêt technique, sera retirée du service en 2022.

Si la Grèce choisit d’acquérir quatre frégates Belh@rra, alors le « Jean Bart » et le « Latouche-Tréville » seront remis à Naval Group par la Marine nationale. A priori, écrit La Tribune, la marine grecque aurait été « plutôt agréablement surprise par l’état des deux navires » après les avoir examiné.

Par ailleurs, s’agissant de l’aspect financier, Naval Group a fait un effort afin de rendre son offre beaucoup plus attractive, notamment en raison du fait que les FDI proposées à la Grèce sont les mêmes que celles que recevra la Marine nationale à partir de 2023.

Photo : Marine nationale

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