La Royal Navy sera la principale bénéficiaire de la dernière revue de défense britannique

Assurément, la Royal Navy est la grande bénéficiaire des orientations données par la revue de défense que vient de publier le gouvernement britannique, alors qu’elle a déjà été bien servie au cours des dernières années, avec le lancement du programme Dreadnought, qui vise à renouveler ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], la mise en service de la classe de sous-marins nucléaires d’attaques Astute et la construction de deux porte-avions.

Cela étant, les moyens de la marine britannique ont été jugés insuffisants par de nombreux observateurs au moment de l’affaire du pétroler Stena Impero, arraisonné par les Gardiens de la révolution iraniens alors que celui-ci naviguait dans le détroit d’Ormuz, en juillet 2019. Trois ans plus tôt, un rapport parlementaire avait déjà déploré la réduction drastique du nombres de navire de surface de premier rang par rapport au début des années 2000, époque où elle en comptait une petite trentaine.

Actuellement, la Royal Navy met en oeuvre six contre-torpilleurs de type 45 [classe Daring], dont la mise au point aura été laborieuse, et treize frégates de type 23. Avant la publication de la revue de défense, il était question de remplacer ces dernières par 8 frégates de type 26 et 5 frégates de type 31.

Cet objectif a donc été confirmé. Cependant, la Royal Navy devra se séparer de deux frégates de type 23 à brève échéance, sans avoir de quoi les remplacer dans l’immédiat. Mais cette situation n’est pas appelée à durer. En outre, et comme cela avait déjà été annoncé par Boris Johnson, le Premier ministre britannique, en novembre dernier, un nouvelle frégate, de type 32, sera développée.

Le document ne précise pas le nombre de frégate de type 32 qui seront construites. En revanche, il précise que ces navires seront conçus pour « pour protéger les eaux territoriales, assurer une présence permanente à l’étranger et soutenir les opérations littorales » [Littoral Response Group]. Par ailleurs, les patrouilleurs hauturiers seront désormais déployés outre-Mer [Falklands, Caraïbes et Gibraltar] ainsi que dans les zones d’intérêt britanniques [Indo-Pacifique, golfe Persique]. Cela « libérera les frégates et les destroyers des tâches moins exigeantes », est-il expliqué.

Sans surprise, la capacité de guerre contre les mines de la Royal Navy reposera à l’avenir sur des drones réalisés dans le cadre du programme Maritime Mines Counter Measures [MMCM], conduit en coopération avec la France.

S’agissant des opérations littorales, pour lesquelles les capacités contre les mines maritimes sont essentielles, un navire d’assaut amphibie appartenant à la classe Bay sera modifié pour des actions contre le littoral, au profit des Royal Marines, lesquels constitueront une « Future Commando Force », chargée de « protéger les voies de navigation et maintenir la liberté de navigation ».

Cette capacité sera renforcée d’ici 2030 avec la construction de « navires de soutien multi-rôles » [MRSS], dont le concept a été proposé en 2019 par BMT Group Ltd [ex-British Maritime Technology]. Ces bâtiments appelés à être utilisé pour des opérations littorales ainsi que pour des « opérations maritimes spéciales ». Le nombre d’unité à construire n’a pas été précisé. En tout cas, ils feront partie de deux groupes d’intervention « littoral », l’un étant destiné à la zone euro-atlantique, l’autre à la zone indo-pacifique.

Par ailleurs, la revue de défense a annoncé trois surprises. La première est le lancement d’un programme visant à renouveler les SNA de la classe Astute, alors qu’il reste trois sous-marins à livrer sur les sept commandés par la Royal Navy. La seconde est la mise au point d’une « nouvelle capacité de surveillance océanique multi-rôles pour protéger les infrastructures essentielles dont « dépend notre prospérité. » Il s’agira d’un navire doté de drones et de mini-sous-marins, chargés d’inspecter et de protéger les câbles sous-marins.

Enfin, la dernière est une annonce concernant un contre-torpilleur de type 83, destiné à remplacer ceux de la classe Daring d’ici la fin des années 2030.

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