Le porte-avions USS Dwight Eisenhower fait le service minimun lors d’un exercice avec la marine turque

À la question « pensez-vous que Vladimir Poutine est un tueur? », posée par un journaliste de la chaîne ABC, le président américain; Joe Biden, a répondu : « oui, je le pense ». Et d’ajouter qu’il comptait bien faire « payer » le chef du Kremlin pour ses ingérences dans les élections de 2016 et de 2020. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une crise diplomatique… Moscou ayant rappelé « pour consultation » son ambassadeur en poste à Washington.

De son côté, M. Poutine n’a manqué de répondre au chef de la Maison Blanche. « Nous voyons toujours en l’autre nos propres caractéristiques », a-t-il lâché, en souhaitant M. Biden une « bonne santé, sans ironie aucune ». Puis, a-t-il continué, « nous défendrons nos propres intérêts et nous travaillerons avec [les Américains] aux conditions qui nous seront avantageuses. »

Dans cet échange d' »amabilités », deux pays membres de l’Otan ont affiché des positions diamétralement opposées, ce qui peut être un présage sur l’avenir de l’Alliance.

Ainsi, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a salué le « langage très clair » de Washington à l’égard de Moscou, notamment au sujet de son action en Syrie et de ses tentatives de s’immiscer dans les processus électoraux de pays tiers. Toutefois, il n’a pas souhaité « commenter ou évaluer » le qualificatif de « tueur » employé par M. Biden à propos de son homologue russe.

En Turquie, n’ayant pourtant pas de leçon à donner en matière de bienséance, le président Recep Tayyip Erdogan a pris fait et cause pour M. Poutine et jugé inacceptables les propos du successeur de M. Trump. « Les déclarations de M. Biden à l’endroit de M. Poutine ne siéent pas à un chef d’État. Ce ne sont pas des déclarations qui sont acceptables », a-t-il dit, le 19 mars. En revanche, a-t-il continué, « M. Poutine a répondu avec beaucoup, beaucoup d’intelligence et de classe. »

Or, la veille, l’US Navy avait indiqué que le groupe aéronaval formé autour du porte-avions USS Dwight D. Eisenhower [IKE CSG] venait d’effectuer un exercice avec la frégate turque TCG Gemlik, en Méditerranée orientale. Et cela, selon le communiqué publié à l’issue, en « utilisant les procédures opérationnelles et tactiques de l’Otan. »

« C’est un plaisir de travailler avec nos alliés turcs et de continuer à bâtir sur une base de 70 ans de valeurs et d’expériences partagées », a commenté le contre-amiral Scott Robertson, commandant du groupe aéronaval américain. « Mener des opérations avec les forces navales turques démontre l’engagement des États-Unis envers leurs alliés partageant les mêmes idées. Et cela soutient l’idée selon laquelle nous sommes beaucoup plus forts et plus capables de maintenir des conditions libres et ouvertes en mer lorsque nous sommes solidaires », a-t-il ajouté.

Cela étant, au-delà des mots, le groupe aéronaval américain n’aura visiblement assuré qu’un service minimum… surtout si on compare l’ampleur de cette manoeuvre avec celle conduite quelques jours plus tôt avec les forces grecques… Et surtout si l’on considère la différence de ton entre les communiqués publiés par la suite.

En effet, le 11 mars, l’IKE CSG a pris part un « exercice d’interopérabilité » aux côtés de la frégate HS Psara [passée sous son contrôle tactique] et de deux sous-marins de la marine grecque. En outre, des avions de combat F-16 de la force aérienne grecque ont opéré avec les F/A-18 Super Hornet de son groupe aérien embarqué.

Yesterday's passing exercise was intense! Check out @NavyGR #HSPsara (F 494) making her 5-inch sing during a live-fire exercise. And #USSMitscher we see you, nice shooting. Pretty sure these two deserve a RT! cc: @USNavyEurope 🇬🇷🇺🇸 pic.twitter.com/eETNL5R9pC

— USS Dwight D. Eisenhower (IKE) (@TheCVN69) March 13, 2021

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« Les relations de défense entre les États-Unis et la Grèce ont atteint un niveau records et elles se renforcent chaque jour », a déclaré Geoffrey R. Pyatt, l’ambassadeur américain en poste à Athènes, dans le communiqué publié à cette ocassion par l’US Navy. « Je suis particulièrement fier de voir l’IKE Strike Group en Méditerranée, une région stratégiquement dynamique où les États-Unis intensifient leur engagement », a-t-il ajouté, évoquant une relation de sécurité « vitale » entre Athènes et Washington.

« Les États-Unis considèrent la Grèce comme un pilier de stabilité dans la région de la Méditerranée orientale et continuent de développer une coopération plus étroite avec elle à tous les niveaux », a par ailleurs insisté l’US Navy.

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