Méditerranée : Une frégate française a participé à l’exercice israélien « Noble Dina » pour la première fois

L’an passé, alors que le porte-avions « Charles de Gaulle » naviguait en Méditerranée orientale [MEDOR] avec son escorte, des Rafale M de son groupe aérien embarqué [GAé] participèrent à un exercice avec des F-16I de la force aérienne israélienne. Ce qui n’a, a priori, pas été le cas cette année à l’occasion de la mission Clemenceau 21 [du moins, aucune communication n’a été faite à ce sujet, tant du côté français que du côté israélien].

En revanche, au début de ce mois, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a profité de la présence du groupe aéronaval en Méditerranée orientale pour rencontrer son homologue israélien, général Aviv Kochavi, à bord du porte-avions.

Cela étant, si le groupe aéronaval n’a pas apparement eu d’interactions avec les forces israéliennes durant son déploiement en MEDOR, ce n’est pas le cas de la frégate multimissions [FREMM] Auvergne qui, après une escale à Limassol [Chypre] a été engagée dans « Noble Dina« , un exercice naval organisé tous les ans par Israël. Une première pour la Marine nationale.

Ainsi, cet exercice s’est déroulé entre les 7 et 12 mars à l’ouest de Chypre [qui y a également participé pour la première fois]. Selon les forces de défense israéliennes, l’accent a été mis sur les capacités de guerre sous-marine, la recherche et le sauvetage, l’escorte de convoi et le combat de surface .

La marine grecque était également de la partie, avec la frégate HS Adrias, le navire d’attaque rapide HS Grigoropoulos, le sous-marin HS Pipinos, un hélicoptère et un avion de patrouille maritime P-3C Orion. Côté israélien, ont été engagés un sous-marin ainsi que le navire INS Romach.

Des exercices de ce genre « sont d’une importance capitale pour renforcer les liens de notre marine avec les flottes étrangères qui partagent des intérêts communs », a fait valoir le vice-amiral Eyal Harel, chef des opérations navales de Tsahal.

En effet, Israël, la Grèce et la République de Chypre ont plusieurs intérêts communs, dont leur participation au projet de gazoduc « Eastmed », qui doit relier les gisements de gaz naturel Aphrodite et Leviathan à l’Europe occidentale, via une connexion avec le gazoduc Poseidon [qui fait le lien entre la Grèce et l’Italie, ndlr].

Or, ce projet, qui permettrait d’exporter jusqu’à 16 milliards de mètres cubes vers l’Union européenne, est dans le collimateur de la Turquie, qui a envoyé des navires de recherche dans les eaux revendiquées par la Grèce ainsi que des navires de forage dans une zone sur laquelle Chypre revendique des droits exclusifs.

En outre, les trois pays envisagent également d’installer un câble électrique sous-marin de 2.000 mégawatts.

Face aux activités turques en Méditerranée orientale, la France a pris fait et cause pour la Grèce et la République de Chypre. D’où cette participation de la FREMM Auvergne à l’exercice Noble Dina.

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