Corée du Nord : La frégate Prairial a surpris un transfert illicite de pétrole en mer de Chine orientale

En 2017, après un nouvel essai nucléaire et des tirs de missiles balistiques intercontinentaux, la Corée du Nord fut plus durement sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, lequel décida notamment de réduire drastiquement ses approvisionnements pétroliers en les limitant à 500.000 barils par an, en plus de lui d’interdire d’exporter du charbon, de l’acier et du textile.

Cela étant, Pyongyang a toujours su trouver le moyen de se jouer de ces sanctions, en ayant recours à un réseau de sociétés écrans, aux paradis fiscaux et à la falsification de documents ainsi qu’à des navires naviguant sous des pavillons de complaisances quand ils ne sont pas « maquillés ». Le tout, parfois, avec l’indifférence bienveillante, si ce n’est avec la complicité, de certains pays [comme la Chine, accusée par l’administration Trump de se livrer à ce jeu-là en décembre dernier].

Pour contourner la limitation des importations d’hydrocarbures, du pétrole est donc transféré illégalement à bord de navires envoyés en haute mer par la Corée du Nord. D’où l’opération AETO, qui, lancée en janvier 2018, vise justement à surveiller de tels transbordements illicites en mer de Chine orientale. Cette dernière concerne 8 pays, dont la Corée du Sud, les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France.

En mars 2019, la Marine nationale y avait engagé la frégate de surveillance Vendémiaire et un avion de surveillance maritime Falcon 200 « Guardian » de la Flotille 25F.

Deux ans plus tard, précisément à compter du 9 février, c’est la frégate « Prairial » qui été mobilisée pour assurer cette surveillance maritime en mer de Chine orientale, en liaison avec le navire amphibie américain USS Blue Ridge. Le 4 mars, la Marine nationale a indiqué que le bâtiment français était en escale à Sasebo [Japon], sans pour autant donner le bilan de sa participation à l’opération AETO.

Quoi qu’il en soit, le commandement de la zone maritime Pacifique [ALPACI] a fait savoir, via les réseaux sociaux, que la frégate Prairial avait surpris « un transbordement entre deux navires en mer de Chine orientale », sans plus de détail, hormis la publication de trois photographies.

« Le 28 février, la frégate Prairial, engagée dans la mission AETO […] sous le contrôle opérationnel d’ALPACI, a détecté un transbordement entre deux navires en mer de Chine orientale. Cette détection dans la zone de patrouille confiée à notre frégate par l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell] confirme le besoin de surveillance. La cellule ECC coordonne les moyens engagés pour faire respecter l’embargo contre la Corée du nord après sa violation du traité de non-prolifération des armes nucléaires », a ensuite expliqué l’état-major des Forces Armées en Polynésie française [FAPF].

On ignore si d’autres transbordements de genre ont été détectés par la frégate Prairial au cours de son engagement dans l’opération AETO… D’autant plus que, selon le dernier rapport du groupe d’experts des Nations unies sur la Corée du Nord, il est estimé que, au cours de ces derniers mois, 121 cargaisons de produits pétroliers raffinés ont été livrées à Pyongyang, dont certaines par des pétroliers d’un État membre [de l’ONU] qui n’a pas été précisé.

Photo : ALPACI

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